A Sour El Ghozlane (32 km au sud de Bouira), la pollution de l'eau a affecté ces derniers jours, près de 500 personnes, dont 3 malades (2 enfants et un adulte) se trouvent toujours en observation à l'EPH de la ville. L'eau des puits de la région est impropre à la consommation. Jusqu'à hier matin, rien n'avait encore été tiré au clair quant à la localisation du point d'eau contaminé. Selon le porte-parole de l'APC, M. Bouzid, les services de la wilaya en charge de cette affaire ignoreraient encore à quel endroit l'eau est polluée. Mais selon des témoignages, il s'agirait de l'eau du puits de la mosquée El Rahma, située près du quartier LSP. Ce forage aurait été réalisé illégalement, à en croire un élu local. Croyant que l'eau de source était de meilleure qualité que celle du robinet, les habitants du quartier LSP en consomment. Cependant, ces derniers ignorent qu'à quelques mètres seulement, les eaux usées courent à ciel ouvert. C'est ce qui a forcément contaminé les eaux souterraines. Il n'y a pas que le puits de la mosquée qui soit polluée. Selon le porte-parole de l'APC, tous les forages réalisés le long de l'oued Dirah, qui traverse une partie de la commune, seraient contaminés par les eaux usées. Il s'agit de près d'un millier de puits, dont la moitié sont illégaux, selon notre interlocuteur. Par ailleurs, une commission ministérielle a été dépêchée sur les lieux au lendemain de la contamination. Des sources ont révélé que le rapport de la commission est basé surtout sur la rénovation et la réhabilitation des réseaux d'AEP et d'assainissement à travers tout la ville de Sour El Ghozlane. La même commission devait faire le déplacement dans l'après-midi d'hier, selon la même source. Or, des sources sûres ont révélé qu'une vingtaine d'échantillons d'eau prélevés récemment par le service d'épidémiologie de Bouira, dans différents endroits (puits de particuliers, bâches d'eau, robinets) de la ville de Sour El Ghozlane, indiquent une sérieuse contamination. Le précieux liquide contiendrait des germes coliformes ; la contamination serait donc d'origine fécale. En d'autres termes, les eaux usées se sont infiltrées dans le réseau d'alimentation en eau potable et les eaux souterraines. A ce propos, M. Bouzid affirme que le réseau d'assainissement est totalement défectueux et pointe de doigt les services de l'ADE, de l'hydraulique et de l'Office national de l'assainissement (ONA) lesquels, selon ce dernier, n'ont pas pris en charge l'ensemble des réseaux, notamment l'AEP et l'assainissement. «On demande l'intervention du wali pour nous aider à résoudre le problème du réseau d'assainissement», dit-il. A Sour El Ghozlane, affirme-t-on, il y a beaucoup d'endroits où le réseau d'AEP croise celui d'assainissement. C'est dire que le danger de MTH risque bien de persister dans cette ville.