Mise sous mandat de dépôt de deux agents de garde et d'un adjudant et placement sous contrôle judiciaire du chef de détention et de l'officier de sécurité, telles sont les décisions, jusqu'à l'heure, prises par le juge d'instruction près le tribunal de Annaba au terme des premières auditions relatives à l'affaire de l'évasion des quatre détenus de la maison d'arrêt de Bouzaroura (El Bouni). Poursuivis pour grave négligence, les fonctionnaires se trouvent actuellement derrière les barreaux de la prison de Laâlig (El Bouni). Pour ce qui est des trois prisonniers évadés puis interceptés et arrêtés à Oued Ziad par la gendarmerie relevant du Groupement de Berrahal, ils ont été remis en détention dans le même établissement carcéral, mais placés sous haute sécurité en attendant leur comparution à nouveau devant le juge, a-t-on appris de sources proches de l'affaire. Le quatrième, considéré comme étant le plus dangereux, est, quant à lui, toujours en cavale. Des rumeurs ont circulé sur sa présence à El Kala, car projetant de quitter le pays par la voie d'el harga (immigration clandestine). Les recherches se poursuivent activement pour tenter de l'appréhender. «Je doute fort que ce garçon puisse être arrêté. Il est excessivement dangereux et rusé. Il est le diable personnifié. Il a bien calculé son acte, car il sait que s'il venait à être arrêté, la peine de 20 ans à laquelle il a été condamné va passer au double avec son transfert certain vers la prison de Lambeze (Batna) ou Serkadji (Alger)», ont indiqué des sources. De son côté, en attendant les conclusions de l'enquête qu'elle a aussitôt ouverte suite à cette affaire, la direction de l'administration pénitentiaire a décidé de renforcer l'effectif de garde et de surveillance de l'établissement, ajoutent nos sources. Et pour cause, en sous-effectif, celui-ci est confronté, depuis ces dernières années, à un problème de surpopulation carcérale. Dotée d'une capacité d'accueil de 700 places, le nombre actuel des pensionnaires de la maison d'arrêt de Bouzaroura s'élève presque au double, soit entre 1200 et 1300, dont une trentaine de femmes avec, en moyenne, plus de 40 personnes par cellule.