Le black-out total a entour� l��vasion de quatre d�tenus de la prison d�El-Bouni, dans la wilaya d�Annaba. L�information rapport�e hier par plusieurs journaux n�a �t� ni confirm�e ni d�mentie par les responsables du d�partement de la justice. Le silence est �galement entier du c�t� de la Direction des affaires p�nitentiaires. Nos tentatives de prendre attache avec son premier responsable sont rest�es vaines. Abder Bettache - Alger (Le Soir) - Cinq mois apr�s l��vasion spectaculaire de cinq d�tenus de l��tablissement p�nitentiaire situ� au centre-ville de M�d�a (f�vrier 2010), un autre scandale vient d��branler le secteur de la justice. Il s�agit de l��vasion de quatre d�tenus de la prison Bouzaroura, sise dans la localit� d�El-Bouni, dans la wilaya d�Annaba. Que ce soit � El Bouni ou � M�d�a, les �vad�s ont r�ussi � mettre en place un plan digne d�un sc�nario hollywoodien, qui rappelle la s�rie am�ricaine Prison Break. Le mode op�ratoire ex�cut� par les fugitifs tant � M�d�a qu�� El-Bouni semble ob�ir � une strat�gie bien �tudi�e. A El- Bouni, les d�tenus en question avaient bien surveill� les mouvements des gardiens pour mettre � ex�cution leur plan. Ils ont r�ussi � d�jouer leur vigilance, au moment o� ils se trouvaient dans la cour. Ils ont r�ussi � escalader facilement les deux murs de la prison. Leur disparition n�a �t� constat�e que dans la soir�e, lorsque les gardiens ont entam� le d�compte des d�tenus. A M�d�a, le plan de fuite mis en place r�pond � une r�flexion �plus approfondie �. Ainsi, apr�s avoir �tudi� les angles pris par la cam�ra de surveillance, les �vad�s ont r�ussi � creuser un trou de l�int�rieur m�me de leur cellule. En somme, une v�ritable strat�gie-�vasion, qui a fait que les gardiens de la prison ne se sont rendu compte que quelques minutes apr�s l�ex�cution de l�op�ration, men�e par �tapes pour �chapper aux cam�ras de surveillance. Ces �affaires� ou celles enregistr�es pr�c�demment d�notent, selon des observateurs, de l��tat qui pr�vaut au sein des prisons alg�riennes, notamment en mati�re de surveillance des d�tenus. Cette r�alit� pose la probl�matique de la formation des gardiens de prison mais �galement de l��tat de ces �tablissements, notamment ceux datant de l��poque coloniale, o� l�on enregistr�e le plus grand nombre d��vasions. Et pourtant, le premier responsable de la direction de l�Administration p�nitentiaire et de r�insertion, Mokhtar Felioune, avait, en juillet 2009, d�clar� que la surpopulation carc�rale concerne les anciens �tablissements p�nitentiaires h�rit�s de la p�riode coloniale. �Elle demeure le seul probl�me � r�soudre pour parfaire toutes les r�formes du secteur�, avait-il d�clar�. Pour r�soudre ce �point noir�, un projet de 81 p�nitenciers r�pondant aux normes internationales est en cours de r�alisation. Ce qui permettra, � terme, avait expliqu� Mokhtar Felioune, �la fermeture de l�ancien parc p�nitentiaire �. Pour rappel, la plus grande �vasion de d�tenus enregistr�e en Alg�rie est celle qui a eu lieu en 1994 � la prison de Tazoult de Batna. La strat�gie mise en place et ex�cut�e gr�ce � des complicit�s internes a permis � 1 200 d�tenus, dont la majorit� �taient poursuivis et condamn�s dans des affaires li�es au terrorisme, de prendre la fuite. Une ann�e apr�s, soit en 1995, une tentative d��vasion de la c�l�bre prison de Serkadji a fini par une grande mutinerie qui a co�t� la vie � une centaine de d�tenus.