La presse s'est faite l'écho dernièrement de la mauvaise gestion de l'OREF, sans faire pour autant réagir le ministère de la Culture ou l'administration mise en cause. De cette structure imposante, il ne reste rien ou presque : Riadh El Feth n'offre rien aux Algérois qui aperçoivent, au détour d'une rue, la silhouette du Maqam Echahid et ses palmiers tordus. Seuls le jet d'eau et des sanitaires, installés aux différents étages, ont connu des travaux de rénovation. L'Agora, lieu central de la structure, est laissée à l'abandon, seule une scène «rapiécée» est toujours là ; les petites marches qui y mènent sont sales. La direction actuelle de l'Office de Riadh El Feth (OREF), installée par le ministère de la Culture après un intérim de près d'une année, peut se «targuer» d'avoir réalisé, il y a quelques mois, une seule «prouesse» : installer des portiques de sécurité à l'entrée de la structure et des téléviseurs qui diffusent le même programme insipide. L'endroit est fermé. On y accède par l'esplanade et à partir de la rue qui mène au Ravin. «Les accès pourtant ne manquent pas, mais la direction ne les ouvre que rarement. A quoi bon installer partout des caméras de surveillance, si on barricade toutes les entrées. On raconte qu'à cet endroit, il y avait eu un bidonville. L'état actuel de la structure rappelle cette situation», dit, amer, Khaled, habitant de Diar El Mahçoul. Né une année avant l'ouverture de la structure, en 1986, ce jeune étudiant des sciences de la mer à Dely Ibrahim s'étonne que les jeunes ne se retrouvent plus depuis plusieurs années dans cet endroit qui leur est «dédié en partie». «Les jeunes devant s'y regrouper et en faire leur point de chute n'y vont pratiquement jamais. Les salles de cinéma sont réservées à quelques concerts et des festivals ouverts aux invités. Qui s'occupera des jeunes ? L'Etat doit transformer en parkings cette structure», s'amuse un jeune, lui aussi natif du quartier construit par Fernand Pouillon au milieu des années 1950. L'une des raisons de l'échec de cette destination, c'est qu'elle est mal ou pas du tout desservie. «Les lieux ne sont pas desservis, l'Etusa, entreprise publique, qui dessert Salembier (l'actuel El Madania), ne passe jamais par cette partie de la ville. Avec le mois de Ramadhan ou lors d'un festival, un effort supplémentaire est entrepris, mais il n'est jamais suffisant», se désole Khaled qui déplore la fermeture du téléphérique, géré aussi par l'ex-RSTA. Même en ce mois de Ramadhan, où les activités connaissent un rebond, l'endroit n'est pas vraiment animé ; d'autres structures et des EPIC comme Arts et Culture et l'ONCI, sont plus actives. «L'Etat, qui a ouvert à grands frais cette structure, semble ne pas vouloir s'en occuper réellement. Les concessions données à certaines personnes sont transformées. La vocation d'origine de certaines structures a été changée. Il y a quelques mois, une librairie a transformé son local en magasin de vente d'habillements sportifs et la plaque d'origine, installée au fronton, habillement a été cachée. Aucun contrôle n'est perceptible», relève un concessionnaire, ayant requis l'anonymat, qui affirme, tout étonné, que «les personnes, représentées par une association absente, n'en font qu'à leur tête». La presse s'est faite l'écho dernièrement de la mauvaise gestion de l'OREF, sans faire pour autant réagir le ministère de la Culture ou l'administration mise en cause. Il nous a été, pour notre part, impossible d'entrer en contact avec les responsables de l'office. Nos tentatives auprès du ministère de la Culture et de l'OREF sont restées sans résultat.