Les autorités sont appelées à trouver une solution à ce problème, qui risque de mener vers une situation incontrôlable. En l'espace de quelques jours, les habitants de deux localités rurales, R'mila, dans la commune de Bouraoui Belhadef, et Ouled Arbi, relevant de la municipalité d'El Milia, sont sortis dans la rue pour s'élever contre la décision des transporteurs de majorer de 5 DA le tarif de transport. Avant le mois de Ramadhan, la direction des transports a dû intervenir pour rappeler à l'ordre les transporteurs assurant la liaison Jijel-El Aouana et dresser des P-V d'infraction à leur encontre, lorsque ces derniers ont augmenté de 5 DA le prix du ticket habituel. Elle a également décrété illégale toute augmentation des prix de transport pour les localités de R'Mila et Ouled Arbi.L'intervention des responsables du secteur semble obéir à une volonté de calmer les esprits pour éviter toute velléité de protestation des citoyens dans la rue dans un contexte social des plus préoccupants. Pour les transporteurs, le besoin de recourir à l'augmentation des tarifs de transport se fait de plus en plus sentir pour faire face, expliquent-ils, à la baisse de leurs revenus. «L'entretien de nos bus est de plus en plus coûteux en raison de la cherté de la pièce détachée et des divers frais qui nous sont imposés», soutiennent ces derniers. L'argument de la cherté de la vie et de la hausse généralisée des prix est également mis en avant pour justifier ces augmentations. Pour les usagers, préoccupés par la dégradation de leur pouvoir d'achat et la précarité de leurs conditions sociales, il n'est pas question d'accepter une quelconque majoration des frais de transport, pour éviter que leur maigre budget familial ne subisse davantage d'érosion. Les responsables du secteur de transport sont désormais appelés à trouver une solution à ce conflit entre deux parties qui usent des mêmes argumentaires pour défendre leurs intérêts. Conséquence directe de la dégradation des conditions sociales de pans entiers de la société, ce conflit est venu atterrir sur la table de ces responsables appelés à intervenir pour faire l'arbitre ou le pompier. Cela dit, et même si le dernier mot revient à chaque fois à la direction des transports qui use de ses prérogatives pour dissuader les transporteurs de concrétiser leur vœu, il n'en demeure pas moins que le problème de la tarification du transport est désormais une réalité qu'il ne faut plus occulter. Au même titre d'ailleurs que les conditions socioéconomiques du commun des citoyens qu'il faut également prendre en charge.