Un passeport biométrique en 2008Selon des informations, les Algériens auront de nouveaux papiers d'identité en 2008. En effet, avec l'aide d'une entreprise américaine basée à Atlanta, le gouvernement a entrepris un vaste programme de mise en circulation de cartes d'identité et de passeports biométriques. Même la forme de la carte a déjà été arrêtée, il s'agit d'une carte rectangulaire, format carte de crédit qui, en plus de la photo et de l'état civil du titulaire, portera sur une bande magnétique un certain nombre d'informations qui n'a pas encore était décidé par les pouvoirs publics. Cette opération suit celle de la mise en place du NIS ou numéro d'identification national unique. Ainsi, grâce à cet arsenal, dont le but est le combat contre la criminalité organisée et les réseaux de soutien au terrorisme, l'Algérie se met au diapason des grandes puissances occidentales. Avec ce procédé, il sera difficile aux criminels d'échapper à la justice en utilisant de faux papiers puisqu'un des éléments importants de ce dispositif est le fait que les papiers en question soient infalsifiables. En effet, un certain nombre de systèmes de sécurité sont inclus dans la fabrication desdits documents. Ces différents marquages ne pouvant être imités que par l'utilisation des mêmes moyens qui ont permis leur fabrication. Par ailleurs, à cette démarche s'adosse une base de données qui regroupe toutes les informations qui concernent la personne. Il sera ainsi possible aux représentants de l'ordre avec un simple scanner d'avoir accès à toutes les informations concernant le propriétaire de la carte. Or un flou juridique entoure l'utilisation de cette base. En effet, qui doit gérer cette base, sous quelle forme et qui pourra avoir accès aux informations qu'elle contient ? Il existe actuellement plusieurs fichiers, dont le fichier central de la Police nationale, mais ce dernier ne concerne que les personnes ayant commis des délits. Or l'unification des données verra « monsieur-tout-le-monde » côtoyer le criminel le plus endurci, avec toutes les possibilités de dérapage, que ce soit de manière intentionnelle ou pas. Le législateur algérien n'a pas pris en compte l'avènement de ce type d'outil puisque la seule loi qui existe dans le domaine concerne la protection des données informatiques qui circulent au sein des entreprises. Il est urgent de mettre en place des garde-fous juridiques pour mettre à l'abri cet outil des tentations d'un « big brother » algérien et le laisser à son rôle essentiel, qui est, d'après ses concepteurs, une garantie pour la sécurité du citoyen.