Les lenteurs administratives et la cherté des matériaux de construction entravent la mise en œuvre du programme. La gestion du dossier de l'habitat rural dans la wilaya de Bouira laisse à désirer. En effet, pour qu'un citoyen puisse bénéficier de cette aide au logement de 70 millions de centimes, il doit sérieusement courir, parce que le traitement des dossiers, qui devait se réaliser en quelques mois seulement, se fait après de longues années.Selon nos informations, il y aurait bien des demandeurs de l'aide à travers plusieurs communes qui attendent depuis plus de 4 ans. «Cela fait quatre ans depuis que j'ai déposé mon dossier au niveau de la daïra, mais à ce jour aucune suite n'a été donnée à ma demande», souligne un citoyen d'une commune de l'est de la wilaya. Comme ce cas, il en existe dans toutes les municipalités. Le meilleur délai durant lequel un dossier peut être traité est d'une année. Or, si pour recevoir la 1re tranche, l'on attend au moins une année, combien faudrait-il de temps pour que les deux autres tranches soient débloquées ? En outre, pour la commission chargée du logement au niveau de l'APW, les lenteurs administratives que connaît ce dossier à Bouira font partie de plusieurs autres contraintes. Selon Abdelhak Khelifa, président de ladite commission, le nombre de demandes dépasse largement l'offre des aides à l'habitat rural. À présent, il y aurait plus de 20 000 demandes qui sont en instance, selon notre interlocuteur. Ainsi, des retards ont été accusés quant à la régularisation de la situation des indus occupants. Ces derniers ne disposent pas encore de documents leur permettant de bénéficier de l'aide, car les terrains sur lesquels ils construisent appartiennent à l'Etat. Ainsi, la pénurie du ciment et aussi sa cherté ont provoqué l'arrêt de plusieurs chantiers. Il faut souligner que plusieurs bénéficiaires n'arrivent pas à achever leurs habitations faute de moyens financiers. Pour venir en aide à ces personnes, la commission avait proposé à ce qu'une nouvelle forme d'attribution de l'aide soit appliquée, de sorte à ce que le bénéficiaire perçoive une première tranche de 40% et les deux autres de 30% chacune, alors que présentement, c'est la première tranche qui est de 20%, les deux autres sont de 40% chacune. Concernant le groupement de l'habitat rural, il est à rappeler qu'une décision du ministère de tutelle l'a interdit. Toutefois, la décision du ministre est à l'origine de plusieurs obstacles comme l'impossibilité d'alimentation en électricité, en gaz naturel, aménagement, assainissement et autre installation du réseau AEP. Ainsi, le groupement des habitations va concourir à la préservation des terres agricoles. Dans le dossier de l'habitat rural, les problèmes n'en finissent pas. La décision qui a provoqué la colère de la population locale quant à l'attribution des aides à l'habitat rural, c'est le fait d'exclure les jeunes célibataires et de privilégier les familles nombreuses. Ce qui parait pourtant logique. Et lors de la dernière session de l'APW, le wali a réaffirmé sa décision devant les élus locaux, tout en avantageant les familles dites nombreuses. D'autre part, certains élus pointent du doigt la répartition de ces aides au profit des communes. Ces derniers dénoncent notamment le fait que des communes soient bien dotées et d'autres, en revanche, lésées, telles que les municipalités rurales et celle situées en zone de montagne. Par ailleurs, la wilaya de Bouira a bénéficié d'un quota de 20 000 unités, dont 3300 unités du programme des Hauts-Plateaux, dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014.