La rentrée scolaire s'annonce, cette année, particulièrement tendue, en raison de la flambée des prix. Elle est aussi la source d'angoisse pour les parents les plus démunis, les fournitures scolaires, les achats en vêtement sont toujours très nombreux sans compter que les enfants sont aussi de plus en plus exigeants. En effet, la rentrée scolaire et le mois de Ramadhan risquent de laminer davantage le pouvoir d'achat du citoyen algérien. Il faut dire que les articles scolaires se caractérisent cette année par une variété de choix et une disponibilité mais connaissent, cependant, une augmentation vertigineuse des prix, notamment les produits importés. Par ailleurs, les commerçants ont lié cette hausse des prix au fait que les articles scolaires sont disponibles partout dans les endroits où on a l'habitude de les retrouver. Il y en a de toutes les couleurs et en grande quantité. Des articles spécialement pour filles et d'autres pour garçons. Pas de risque de se tromper là-dessus. En outre, l'argument lancé par les commerçants à propos de cette hausse des prix est le fait que la quasi totalité des articles scolaires sont importés de pays européens et asiatiques. Ces produits ont inondé le marché et on trouve de tout et à tous les prix. Seuls les cahiers sont produits en Algérie, tous les autres fournitures sont importées (crayons de couleurs, stylos, gommes, taille-crayons, règles, etc.). La bonne qualité de ces articles scolaires est assurée, avec des prix qui varient selon les marques. Ainsi, un cahier de 192 pages peut être acheté au prix de 45 DA ou 74 DA. Une boite de peinture complète à 300 DA, en dédaignant la boite de couleurs à 40 DA. En revanche, pour les cartables les parents et même les vendeurs ont estimé que les prix sont souvent assez élevés, affirmant qu'en dépit de l'aspect attractif du produit, la qualité et la solidité ne sont pas toujours assurées. Si une personne veut offrir un cartable solide et de bonne facture à son enfant elle doit payer plus de 1 500 DA, car les cartables dont le prix sont inférieurs à cette somme durent à peine quelques mois. Même chose pour les autres articles. Des parents pensent qu'il vaut mieux acheter des produits de bonne qualité, même à des prix plus ou moins élevés, que de s'amuser à acheter n'importe quoi à bas prix pour les jeter en milieu de l'année ou découvrir leurs défauts dès la première utilisation. Quant à l'afflux des clients, les vendeurs ont tous remarqué qu'il y a une nette baisse par rapport à la même période de l'année passée, estimant que cela est dû au fait que la rentrée scolaire a coïncidé avec le Ramadhan, durant lequel les gens sont plus pris par les achats qu'ils font quotidiennement au marché. Cependant, les parents d'élèves sont dans le désarroi en raison du prix excessif des manuels scolaires à acheter lorsque l'on a plusieurs enfants scolarisés. Il est à noter que depuis déjà trois ans, le livre scolaire est source de contrariétés et tracas. Depuis la réforme, de nouveaux manuels ont fait leur apparition. Au tout début il y avait pénurie, retard dans la fabrication, mauvaise gestion de la distribution. Cette année, ils sont là mais ils sont chers mais ce que l'on ne comprend pas toujours, c'est que les livres sont vendus à perte car le prix de fabrication est plus élevé que le prix de vente, c'est fort surprenant. Exemple ; le prix du jeu de livres de 2e année moyenne coûtera 1.260 DA au lieu de 2.142 DA. La réalité du terrain nous a donné une toute autre vision du problème. La réforme qui relance la première année secondaire et la première année moyenne n'a pas été avec le dos de la cuillère en matière de tarification des nouveaux manuels scolaires. Toutefois, pour le premier palier du secondaire, certains livres sont presque inaccessibles pour les petites bourses. Les prix du livre de physique, d'informatique, de maths ou encore de sciences naturelles, pour la série sciences et technologie, culminent au-delà des 200 DA chacun. Le livre de maths revient à 290 DA alors que le manuel de sciences naturelles coûtera 209 DA. Pour acquérir le lot complet, les parents devront débourser la bagatelle de 2 140 DA.Les élèves de la 1re année série lettres payeront 2 017 DA pour les 10 livres au programme. Les présidents d'associations des parents d'élèves pensent que la situation est très embarrassante. Le pouvoir d'achat des parents d'élèves majoritairement fonctionnaires ou sans emploi ne permet pas de satisfaire l'exigence en matière de livres de deux, trois voire quatre enfants scolarisés. Chaque année, les associations des parents d'élèves lancent des appels aux élèves leur demandant de céder leurs livres afin d'en faire bénéficier les démunis. Le lot de 10 livres de la première année moyenne coûte 1 275 DA alors qu'il faut 2 152 DA pour se payer les 15 livres de la 2e année moyenne. Des enseignants estiment que pour deux enfants en 2e année moyenne et un troisième en 3e année secondaire série sciences, il a dû débourser pas moins de 5 896 DA. Même son de cloche chez les directeurs des écoles primaires. Les 9 livres sur 11 de la 2e année coûteront aux parents 1 125 DA, alors que le lot de la 3e année se chiffre à 1 190 DA. Le livre de lecture arabe à lui seul coûte 224 DA, le moins cher coûte 140 DA.Pour tenter de remédier à cette situation, les pouvoirs publiques ont mis prés de quatre millions de manuels destinés à la solidarité, ils serons distribués pour aux plus démunis, lesquels bénéficieront de l'augmentation de la prime de scolarité de 2000 DA à 3000DA. Il est important également de rappeler que le secteur de la production des articles scolaires en Algérie connaît une véritable relance durant l'actuelle rentrée scolaire, après les mesures prises par les différents ministères concernés pour parer aux fausses déclarations douanières des importateurs des affaires scolaires provenant de Chines.