Pour souligner le 43e anniversaire du recouvrement de la souveraineté de la radio et télévision nationales algériennes, une grande fête a été célébrée, jeudi soir à la coupole Mohamed Boudiaf du stade 5 Juillet à Alger. Par la même occasion, un événement dédié à la mémoire du chantre de la musique tindi, Othmane Baly, disparu tragiquement et prématurément, le 18 juin dernier, lors des inondations qui ont frappé sa patrie, Djanet. Aussi, pour lui rendre hommage, ce sont ses pairs du Sud algérien qui se sont déplacés pour saluer et révérer encore sa mémoire, son âme, son esprit et surtout sa grandeur artistique, sa générosité et son humanisme. Une sorte de caravane ayant observé une halte dans la capitale, et ce, en distillant des notes bleues, dunaires ou encore tout juste sorties d'une opulente oasis. Cet espoir démentant le mirage ! Ainsi, la soirée a été étrennée par la formation Ahl Ellil de Timimoun ayant transporté l'assistance de par son chant choral mystique et très caractéristique du medih religieux musulman. Un moment de quiétude et un antistress radical et je-ne-sais-quoi de soul dans la voix du chanteur des très célèbres Ahl Ellil. L'arrêt à l'erg de Tindouf fut effectué par la troupe El Naïlia emmenée par sa chanteuse Houl Kheira Belekhal et Mustapha Boussaïd ont décliné une carte de... visite musicale mêlant chant, percussions, cordes acoustiques et électriques. A l'image du très entraînant titre El Ayam El Djamila, habillé par les pas de deux des danseuses de Tindouf. L'escale à Béchar, plus précisément à Kenadsa, fut celle des Zaffanate, un groupe féminin au charme vocal envoûtant. A Tamanrasset, la troupe de Badi Lala de tindi donnera la pleine mesure de son son savoir-faire en présentant des images subliminales et autres figures de style de ce son spirituel, electro et très dansant. Issue de la même région, Ferda (Béchar) exécutera un médih transcendental. Ce Magical Mystery Tour, comme dirait les Beatles, fut bouclé par une halte... obligée à Djanet très chère à Othmane Baly. Pour cet hommage posthume, l'insigne honneur est revenu à Nabil Baly et le propre groupe de son père. Un moment intense, pathétique et très émouvant quand, la gorge serrée, Nabil entonnera le titre Djanet. Et puis, Nabil Baly reprendra le répertoire de son père comme Sarouf ou encore Assouf, histoire de démontrer qu'il demeurera le templier garant de son précieux legs en le perpétuant à la nouvelle génération. Un autre moment émouvant, c'est lorsqu'on a vu Othmane Baly chanter avec son inséparable oud d'un manière anachronique avec toutes les formations présentes. Ce fut une belle soirée à l'infusion de thé au Sahara. Ce concert a été retransmis en live sur la Chaîne I arabophone ainsi que sur les radios locales de Tindouf, Illizi, Ouargla et Béchar.