Est-ce la fin du calvaire vécu pendant des années par les 843 fellahs recensés dans la plaine d'Abadla ? En tous les cas, les responsables de l'hydraulique annoncent la fin des restrictions hydriques pour ces agriculteurs jusqu'ici alimentés par d'improbables lâchers d'eau en provenance du barrage de Djorf Torba et soumis aux caprices des aléas climatiques. De ces lâchers d'eau à ciel ouvert d'un volume de 120.000 m3/j, l'Office de l'irrigation d'Abadla chargé de la distribution des ressources hydriques n'en récupérait à la fin que 5000 m3/j à cause des pertes considérables en cours, de l'évaporation, etc. Outre leurs coûts onéreux en matière de traitement, ces lâchers d'eau présentaient également des risques des MTH (Maladies à Transmission Hydriques). Mais, avec la mise en service incessante de la nouvelle conduite souterraine à partir de la station de pompage de la localité de Kénadsa en direction des agglomérations agricoles d'Abadla, Erg Farradj, Manounate, une économie d‘eau de 115.000 m3/j est assurée, indique-t-on. On souligne au passage que le projet en question en souffrance depuis 2002 a été réactivé au cours de cette année. Son coût global s'élève à 979 millions de DA. C'est une conduite souterraine de 56 km dont le financement initial était supporté dans un premier temps par le programme du Fonds du Sud ; mais, en raison de l'insuffisance de crédits, fait-on savoir, il a été complété par le programme sectoriel. L'on s'accorde à dire que la nouvelle adduction d'eau va pouvoir ouvrir une nouvelle perspective pour cette région agricole fertile ; les fellahs n'ont jamais hésité à imputer la responsabilité de la faiblesse de leur production agricole au seul et principal facteur de l'eau.