Une cellule de crise a été installée dans le but d'engager une réflexion quant aux mesures à entreprendre pour éviter que se produise «une catastrophe» en matière de pénurie d'eau potable. De bouche à oreille, la nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre entraînant, déjà, la panique: le barrage de Djorf Torba (70 km au sud-ouest de Béchar) avec sa capacité maximale de 360.000.000 m3 atteint son niveau de côte d'alerte avec 54.000.000 m3 d'eau, un niveau très bas jamais atteint depuis sa mise en service dans les années 1960. Si l'on ajoute l'état d'envasement profond dans lequel se trouve l'ouvrage, le volume d'eau emmagasiné jusqu'ici est, selon les experts, en dessous de la réalité. Cela suscite déjà l'inquiétude des populations de Béchar, d'Abadla et de Kénadsa alimentées en eau potable à partir du barrage hydrique et hantées par une perspective de pénurie qui se profile à l'approche de la période des grandes chaleurs. Une cellule de crise a été installée auprès des services concernés dans le but de suivre l'évolution du niveau d'eau et d'engager une réflexion quant aux mesures à entreprendre pour éviter que se produise «une catastrophe» en matière de pénurie d'eau potable, dit-on. La consommation quotidienne est estimée à 40.000 m3 et l'on a appris qu'une quantité de 4000 m3 d'eau supplémentaire vient d'être récupérée après la réhabilitation du réseau AEP vétuste sur un tronçon de 38 km dans la commune de Béchar. Crainte instinctive Selon une source autorisée, cela demeure insuffisant et des restrictions dans la distribution aux foyers seront bientôt envisagées en fonction de la baisse du volume d'eau du barrage et devant la persistance de la sécheresse due à l'absence des précipitations depuis 2009. Néanmoins, on fait rarement allusion à l'erreur dans la gestion des ressources hydriques par les responsables en charge de la gestion du barrage de Djorf Torba, erreur qui n'est pas étrangère à la situation actuelle, affirme-t-on avec insistance. Dans cette optique, la même source crédible précise que, lors des fortes intempéries d'octobre 2008, des lâchers d'eau évalués à des millions de m3 ont été, sans aucune étude ni consultation d'expert, ordonnés mais uniquement par crainte instinctive de voir l'ouvrage vaciller et mettre en danger sa sécurité. Or, la même erreur, se souvient la population, a été commise trente ans plus tôt et dont les conséquences se sont prolongées des années durant sur la région sans que l'on ait, cette fois, commentent les plus avisés, médité sur cette deuxième bourde qui aurait pu être évitée et certifié en même temps une bonne gestion des ressources hydriques de la wilaya. À noter que les eaux du barrage de Djorf Torba prennent leurs sources quasi exclusivement dans d'innombrables cours d'eau et ruisseaux dans les massifs montagneux du Moyen Atlas marocain.