Hormis le chef-lieu où se concentrent plus de 60% de la population, on peut dire que Béchar «souffre» du manque d'eau. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, s'est enquis, hier, à Béchar de l'état d'avancement de plusieurs projets dont certains réalisés et d'autres en voie d'achèvement. A Béchar, où la «maigre» pluviométrie ne dépasse pas 100mm, le ministre a insisté sur la nécessité d'une nouvelle stratégie permettant de revoir la distribution de l'eau potable qui, faut-il le dire, se fait rare dans certaines localités déshéritées. Hormis le chef-lieu où se concentrent plus de 60% de la population, on peut dire que Béchar «souffre» substantiellement du manque d'eau, généré naturellement par la baisse de la pluviométrie. A cet effet, le ministre avoue que la plage horaire de distribution de l'eau à travers toute la wilaya sera revue pour atteindre 12 heures par jour, surtout si l'on sait que certaines localités, à l'image de Kenadsa, ne reçoivent de l'eau qu'un jour sur trois. «Il faut qu'il y ait une justice dans la distribution», a martelé M.Sellal. Pourtant, selon les déclarations des responsables locaux, Béchar serait raccordée au réseau de l'AEP à près de 76%. Au-delà des assurances fournies, il faut toutefois avouer que ce taux ne traduit pas, juge-t-on, le vécu des citoyens de Béchar où les jerricans sont toujours de mise. S'agissant des infrastructures hydrauliques, le wali indique, de son côté, qu'une enveloppe de 300 milliards de centimes est injectée au profit du secteur des ressources en eau. Au regard de la sécheresse cyclique qui frappe cette wilaya du sud-ouest du pays, le ministre recommande la réutilisation des eaux usées traitées pour l'irrigation agricole. Il convient de souligner également que Béchar ne dispose que d'un seul barrage, Djorf Torba, construit en 1966 et mis en service trois après. Ce barrage dont la capacité de retenue est de 365 millions de mètres cubes, est doté récemment de quatre pompes au niveau de la station flottante. La rénovation de l'ancienne conduite «détériorée», permettra de ce fait d'alimenter de manière «rationnelle» les villes de Béchar et de Kenadsa. Outre l'AEP, ce barrage servira aussi l'irrigation d'un périmètre agricole avec un apport estimé à 67 hectomètres cubes. Cependant, il faut reconnaître que Béchar, au même titre d'ailleurs que d'autres wilayas du Sud, est confrontée au problème de l'évapotranspiration d'une grande quantité des plans d'eau. A Béchar, le barrage de Djorf Torba perd, apprend-on, plus de la moitié de son volume en raison de l'évaporation. Contrairement aux barrages inféro-flux (souterrains), ceux superficiels voient s'évaporer, sous l'effet de la température élevée, une partie de leurs réserves en eau. La visite du ministre des Ressources en eau a été aussi consacrée à l'assainissement dans une wilaya qui, jusque-là, peine à canaliser ses «égouts». Pour cela, il a été décidé qu'un bureau d'études français se chargera de concevoir une étude pour collecter les rejets d'eaux usées et en finir, de ce fait, avec ce casse-tête à effets «menaçants» sur l'environnement. En ce qui concerne les eaux pluviales, le ministre a eu à inspecter les travaux de drainage et de «rééquilibrage» du cours de oued Béchar. Les crues de cette rivière longue de 17km ont, rappelons-le, inondé les riverains en causant d'énormes dégâts matériels.