Cette manifestation est l'occasion de vérifier l'apport des pouvoirs publics en matière de prise en charge des préoccupations des populations rurales. Organisée chaque année depuis 2006 par l'association culturelle Tighilt et le comité du village, la 4ème édition de la fête de la figue a ouvert ses portes jeudi dernier à Lemsella, dans la commune d'Illoula Oumalou avec, comme thème générique, «le patrimoine : Signes et symboles d'identité». Au-delà de l'opportunité que retrouvent de nombreux artisans et des entreprises locales pour faire connaître et vendre les produits du terroir dont ils ont fait leur créneau, l'huile d'olive, des bijoux d'argent, tapisserie, habits traditionnels, figues et miel, cette manifestation qui s'étale sur trois jours, est également une occasion pour vérifier l'apport des incessantes et joyeuses promesses des pouvoirs publics en matière de prise en charge des préoccupations des populations rurales. L'année dernière, le président de l'association Tighilt a fait état d'une série de projets que le village a présenté pour améliorer les conditions de vie des citoyens et surtout promouvoir la production de la figue pour en faire une source de revenu pour des familles rurales dans cette région qui renferme des potentialités appréciables en la matière. A ce moment, les pouvoirs publics ont promis la réalisation de ces projets dans le cadre des PPDRI (programmes de proximité pour le développement rural intégré), à savoir l'ouverture de pistes agricoles, la réalisation d'une unité industrielle de production et conservation de figues sèches et d'autres infrastructures de service public dont manque ce village à l'extrême Est de la wilaya de Tizi Ouzou. Qu'en est-il de ces promesses une année après ? En réponse à cette question, les membres de l'association Tighilt ne peuvent cacher leur déception : «On est toujours au stade des procédures. Nous attendons la réponse des autorités». Présents à l'ouverture de cette 4e édition de la fête de la figue, le P/APW, quelques élus à l'APN et l'APW, et l'anthropologue Yacine Si Ahmed ont évoqué, lors de leurs interventions, le récurrent sujet ayant trait à la protection du patrimoine matériel et immatériel des villages de Kabylie et l'exploitation de ce créneau pour le développement du tourisme de montagne. A cet égard, le débat sur la restauration des villages traditionnels suggère la préservation du cachet ancien des habitations mais cela ne doit pas se faire au détriment des populations locales. Certains invités à cette fête de la figue, qui ont quitté le confort des villes l'espace d'une journée, n'ont pas hésité à décommander aux habitants de Lemsella la construction d'habitations modernes afin de garder l'aspect traditionnel du village. Une vision qui est dépourvue de toute pertinence, sachant que la protection des villages traditionnels et leur promotion comme sites touristiques doit impérativement se faire en parallèle avec l'amélioration des conditions de vie des populations rurales. Et, sur ce point, l'engagement des pouvoirs publics et des instances élues doit être entier et permanent. Outre l'exposition d'objets traditionnels, la fête de la figue au village Lemsella est marquée par l'organisation jeudi et vendredi de tables rondes sur «la valorisation de l'espace montagnard», «patrimoine matériel et immatériel de Kabylie» animées par des universitaires et des chercheurs en anthropologie et archéologie.