Le football centrafricain de 2010 n'est plus celui des années 1990 quand il émergeait à peine dans les compétitions continentales, c'est-à-dire à la portée des plus petites formations. Aïn Draham (Tunisie) De notre envoyé spécial
Celui auquel l'on a assisté, durant notre présence sur le terrain du centre sportif tunisien de Aïn Draham (Tunisie), est bien structuré techniquement, physiquement d'un bon niveau et tactiquement solide. Il constitue donc un sérieux adversaire pour notre pays. C'est l'impression que nous a laissée l'équipe nationale centrafricaine, qui était en préparation. L'occasion nous a été fournie lors des séances d'entraînement et du match amical qu'elle a joué jeudi contre les Algériens du MO Constantine, en préparation dans le même centre sportif. A noter que la barre technique est tenue par l'entraîneur français, Gilles Accorsi, qui connaît bien le football algérien pour avoir encadré la JSM Béjaïa. Les Verts, leurs prochains adversaires à Bangui (Centrafrique) le 10 octobre 2010, doivent se méfier énormément de ces Centrafricains. Que ce soit leur staff technique ou les joueurs, tous affirment être impatients d'en découdre avec, disent-ils, l'Algérie qu'ils qualifient de ténor du football africain, mondialiste qui plus est. Legnanzi Romain, leur capitaine, pense sérieusement que ses camarades et lui ont une chance à ne pas rater d'entrer dans le lot des grandes équipes nationales africaines. «Au départ, nous avions décidé de ne pas nous présenter en victimes expiatoires dans un groupe comportant des équipes fortes comme l'Algérie et le Maroc. Nous avons démontré notre détermination au Maroc. Nous le ferons également à Bangui face aux Algériens. Pour le moment, nous partons avantagés et le nul ramené du Maroc représente pour nous un stimulant. En tous les cas, une chose est certaine, nous nous présenterons gonflés à bloc.» Tenue en échec par le MOC Apparemment et au vu de la rencontre de jeudi face au MOC où il a aligné ses meilleurs joueurs, Gilles Accorsi considère que les matches qualificatifs se gagnent d'abord en défense. Il l'a démontré en alignant dans les bois le longiligne Yezzoua Emmanuel, très difficile à ébranler. Les deux buts qu'il a encaissés sont dus à deux mésententes avec son arrière-garde. Sur les deux flancs, Grazinon Delphine et Salif Keita ont fait un bon travail de ménage. Ils étaient aux côtés des athlétiques Boutou Audin, Bedot Kevin et Kethevouama, des défenseurs solides, très mobiles, de bonne protection pour leur gardien et prompts à se transformer en attaquants véloces. Durant les 90 minutes, le technicien français a multiplié les changements tactiques au milieu et en attaque. Constamment debout aux abords de la ligne de touche, il n'a pas cessé de conseiller de la voix et du geste ses joueurs. Que ce soit au milieu du terrain pour récupérer le ballon, relancer et couvrir, ou en attaque pour créer des occasions de but et avoir une vision de jeu, comme celle du meneur de jeu Legnanzi Romain, tout y est. Omniprésent et inamovible avec Kemo Fernand et Momi Hilaire en attaque, ces trois joueurs se sont montrés particulièrement dangereux. Leur réalisme et leur efficacité dans le jeu au profit de leurs partenaires ont coûté au MOC les deux buts. Le premier à la 27' à la suite d'un beau mouvement collectif. Fait de passes courtes et rapides entre Dagoulou Endes et Dertin Amores, il a permis à Kemo d'ouvrir le score sur un tir puissant des 25 m, qui laissera pantois le portier mociste. Le second est intervenu après celui de l'égalisation sur un penalty accordé au MOC à la 39'. C'est-à-dire après que les protégés d'Accorsi eurent raté de nombreuses occasions de but par excès de précipitation, abus de dribbles ou de temporisation au moment du geste final. C'est sur une de ses actions, que Dagoulou fut fauché dans la surface de réparation par un défenseur constantinois à la 52'. Legnanzi se chargea de transformer le penalty. Et même si le MOC est arrivé à remettre les pendules à l'heure sur un penalty plus ou moins discutable, les Centrafricains ont montré qu'ils ont des atouts et des potentialités qui peuvent faire mal. Le Gabon, le Congo et le Cameroun au menu En attendant leur participation à un tournoi de football courant octobre 2010, où les Centrafricains auront le moyen de jauger leurs capacités techniques, tactiques et physiques, ils le feront face à des équipes nationales, comme celles du Cameroun, du Gabon et du Congo. L'entraîneur centrafricain n'écarte pas la possibilité de voir son équipe clouer au pilori l'Algérie. Et même si, à chaque fois, il répète que l'Algérie est une grande nation du football et qu'elle est constituée de grands joueurs, il espère faire plier l'équipe à Benchikha à Bangui avant de récidiver lors du match retour face au Maroc. «Nous avons bien joué au Maroc qui, comme l'Algérie, reste une grande équipe. Nous avons imposé le match nul. Qu'est-ce qui empêcherait mes joueurs de démontrer leurs réelles possibilités intrinsèques et collectives face à des adversaires de cette envergure. Avec la Tanzanie, nous formons deux équipes auxquelles certains ne prêtent pas beaucoup de chances. Moi je dis qu'il peut y avoir des surprises dans ce groupe», a affirmé Gilles Accorsi avant d'entamer l'interview qu'il a bien voulu nous accorder à l'issue de la rencontre de son équipe face au MO Constantine.