Azzoug Lamnouar, président de l'Association nationale des techniciens de l'aéronautique et chef d'atelier à Air Algérie, vient d'être suspendu de son poste pour avoir fait état de la situation de la compagnie l Indignées, plusieurs sections syndicales lui ont exprimé leur soutien. A près avoir exprimé son avis sur la situation du service technique d'Air Algérie, le président de l'Association nationale des techniciens de l'aéronautique (ANTA), Lamnouar Azzoug, ancien cadre syndicaliste, vient de faire l'objet d'une suspension de son poste de chef d'atelier Aéro au niveau de la compagnie, pour «comportement grave portant atteinte au renom et à l'image de marque de l'entreprise, comportement intolérable de nature à provoquer le trouble dans la bonne marche de l'entreprise». Signée le 12 septembre par le chef de la division maintenance, la décision est intervenue le jour-même où de nombreuses sections syndicales d'Air Algérie ont dénoncé la réaction critique du syndicat de la direction générale d'Air Algérie à l'égard M. Azzoug, mais aussi «l'accord salarial historique» dont il a fait état dans son communiqué rendu public le 6 septembre. Les déclarations de M. Azzoug ont été suivies d'autres réactions, dont celle du Syndicat national des techniciens de la maintenance avion (SNTMA), toujours le 6 septembre. «Le SNTMA précise que les contrôles de Safa (Safety Authority Foreigner Aircraft) ont relevé plusieurs écarts sur nos appareils dans différents aéroports européens, mais aucun de ces écarts ne remet en cause la navigabilité et la sécurité de nos avions (…) Suite à cette situation, le SNMA avait proposé au PDG la mise en place de contrôleurs au niveau de la piste pour recenser les éventuels écarts afin de les traiter avant de lâcher nos avions, proposition qui s'est concrétisée depuis plus de deux mois et qui s'est traduite par des avions contrôlés par la Safa avec zéro écart, c'est pourquoi nous sommes très loin de la liste noire», explique M. Bouatb, secrétaire général, ajoutant : «Malgré les problèmes au sein de la division maintenance des avions, les mécaniciens avion travaillent d'arrache-pied pour garantir la disponibilité des appareils, avec une fiabilité et une sécurité totales (…) Nous exerçons un métier très spécifique où l'erreur n'est nullement permise, métier exécuté par un personnel hautement qualifié et très compétent, d'ailleurs nous sommes certifiés Parti 45, par un organisme européen, EASA (European Aviation Safety Agency) pour le traitement des avions Boeign 737, Aibus A330 et ATR 72, en plus d'une certification IOSA (IATA Opérationel Safety Audit) pour la sécurité dans le domaine du transport aérien.» Des révélations dont M. Azzoug avait fait état dans son constat publié sur les colonnes d'El Watan dans son édition du 2 septembre. «En tant que président de ANTA, je n'ai fait que dresser l'état des graves contradictions techniques. Ni le syndicat de la Maintenance ni celui de l'UGTA/entreprise n'ont alerté la direction générale ou les pouvoirs publics sur ces difficultés, pourtant flagrantes, vécues depuis plus de 2 années et, encore moins, exhorté les travailleurs à maintenir la qualité afin d'éviter la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui le pavillon national. L'ANTA l'a fait. Que les secrétaires de ces 2 syndicats aient l'honnêteté de reconnaître mon sacrifice quand ils ont été licenciés», a déclaré M. Azzoug, précisant que «malgré l'ambiance générale, le personnel technique s'efforce consciencieusement de mettre en ligne des avions fiables. Les quelques semaines qui nous séparent de l'échéance du 5 novembre 2010 doivent être utilisées à bon escient, par la prise de décisions justes, pour battre en brèche les remarques du SAFA. Ceci est à notre portée, connaissant la compétence des techniciens algériens, presque légendaire, habitués à relever des défis beaucoup plus ardus et amplement plus complexes.» M. Azzoug, tout en exhibant plusieurs rapports transmis à la direction générale et au ministre des Transports, a tenu à affirmer : «Il n'a jamais été question de porter un quelconque discrédit sur le pavillon national pour lequel j'ai tant donné, mais j'ai tout simplement rendu publique une situation que je n'ai eu de cesse de dénoncer.» Sa suspension a suscité le soutien de plusieurs sections syndicales de l'entreprise. «Nous venons d'apprendre avec stupéfaction la suspension illégale et arbitraire, pour des motifs fallacieux, de notre collègue Azzoug Lamnouar, président de l'ANTA. Que notre collègue soit assuré de notre soutien plein et entier et qu'il sache que nous adoptons son combat noble et courageux pour la défense du pavillon national», ont déclaré les secrétaires généraux des sections syndicales des pilotes, du technique support, des œuvres sociales, du technique spécifique, de l'informatique Kouba et du siège.