Dans une lettre ouverte, adressée mercredi dernier, au président de la République, le Syndicat national des techniciens de la maintenance avion (SNTMA) dénonce l'absence de dialogue de la part de la direction générale de la compagnie Air Algérie. Pis, le syndicat accuse cette dernière de « représailles » contre les travailleurs ayant « soutenu des dénonciations ». « C'est avec stupeur que nous apprenons chaque jour la mise à l'écart de nos collègues (...). La dernière en date est l'éviction des techniciens de l'entretien en ligne (EEL) pour les remplacer par des techniciens de l'ex-Khalifa qui n'ont pas exercé pendant deux ans », déplore le syndicat, qui met en garde contre « un second Tamanrasset ». Le SNTMA soutient que ces mesures « injustifiées » maintiennent un climat de stress au sein de la corporation. Parmi les défaillances observées, le syndicat cite le cas du centre de révision moteurs qui ne possède aucun moteur de rechange. « Des avions sortis de révision générale ont été expédiés à la réforme sans être déséquipés. Leurs moteurs qui pouvaient être récupérés sont toujours amarrés à la cellule et corrodés depuis », indique-t-il, tout en dénonçant l'expédition pour « une visite protocolaire » vers la France d'un Boeing 767. Se disant « humilié » par ce transfert, le SNTMA souligne que les techniciens algériens sont capables d'assurer cette opération sans gaspiller des devises. « Cette situation fait naître en nous un sentiment d'abandon de la part de nos dirigeants au vu de l'impunité dont jouissent nos gestionnaires et leur invulnérabilité affichée ostensiblement et nous oblige à croire qu'ils sont intouchables », regrette le SNTMA, qui appelle le président de la République à mettre fin à cette situation.