Le festival du rire avait été une manifestation culturelle de rêve entre les années 1980 et 1990. Les spectacles avaient pu se dérouler grâce aux sacrifices de Mazar Mustapha, président de l'association Ismaïlia de l'ex-Castiglione et ses éléments, d'une part et le patriotisme de certains sponsors nationaux, d'autre part. C'était un rendez-vous inouï pour l'ensemble des artistes algériens, où les comédiens, musiciens et artistes algériens se produisaient pour que l'activité culturelle ne cède pas devant le diktat des obscurantistes et des hordes intégristes et criminelles. La communion était parfaite entre les chanteurs, les comédiens et le public. Les autorités de wilaya et les services de sécurité, jusqu'à la fin des années 1990, avaient soutenu le festival du rire, contre vents et marées, un moment qui avait coïncidé étrangement avec l'arrivée d'une femme à la tête de l'exécutif de la wilaya de Tipasa. La décision d'arrêter le festival du rire de Bou Ismaïl a été prise hélas, dès le début du règne de cette femme. Cette manifestation culturelle avait laissé des souvenirs indélébiles. Les archives de l'ENTV peuvent témoigner de l'impact et de l'ambiance du festival du rire avant sa mise à mort. C'est dans ce contexte morose, que le trio Besma de Bou Ismaïl vient de décider de s'engager dans un ambitieux projet, afin de faire renaître ce festival du rire à partir du mois de juin 2011. Animation ludique Cette manifestation culturelle se déroulera sous un petit chapiteau. Essirque Essaghir (le petit cirque, ndlr), tel est l'intitulé de ce festival, nous dira Djamel Beghdadi, le leader du trio Besma. Cette troupe de clowns de Bou Ismaïl aura la charge d'animer la wilaya de Tipasa pendant la saison estivale. Ce sera un chapiteau itinérant. Le programme, selon notre interlocuteur, est déjà conçu. «Chaque soir, nous aurons droit à 5 comédiens connus à l'échelle nationale, déclare-t-il, qui vont se produire. Nous avons décidé de renouer avec le festival du rire de Bou Ismaïl. Il y a déjà des responsables et des sponsors qui nous apportent leur soutien. «Après avoir achevé le programme à Bou Ismaïl et les principales localités de la wilaya de Tipasa, nous allons sillonner les autres wilayas du pays. Nous ferons tout pour assurer le succès à notre Essirque Essaghir», conclut en substance Djamel Baghdadi. Il y a lieu de préciser que la wilaya de Tipasa s'est attelée, depuis 2005, à réaliser des infrastructures prêtes à abriter des manifestations culturelles, dans les domaines du théâtre, de la musique et du cinéma.Le complexe culturel du Chenoua, réalisé à coups de milliards de centimes par la wilaya, pourvu de toutes les commodités répondant aux normes techniques, pour abriter toutes les manifestations culturelles et scientifiques, et affecté depuis 2 années à l'ONCI sur décision de Khalida Toumi, ministre de la Culture, demeure toujours en quête d'activités.A ce jour, ce bâtiment, livré à lui-même et dans lequel se trouve le personnel de l'ONCI, aurait pu être exploité durant la saison estivale et les soirées ramadhanesques.