La rentrée scolaire et sociale, pour les ménages, a bien eu lieu tant bien que mal le 13 septembre. Les familles algériennes se débrouillent comme elles peuvent avec un revenu moyen de 25 000 à 30 000 DA. Pour les dépenses des vêtements, des livres et des fournitures scolaires, les ménages sont soutenus par leurs proches qui contribuent en achetant des vêtements et certaines fournitures scolaires aux enfants scolarisés ou encore avec une somme d'argent. Les parents se débrouillent comme ils peuvent pour réduire les frais d'une rentrée qui intervient cette année après l'Aïd, le Ramadhan et les vacances. Généralement, ils économisent sur les manuels scolaires en les récupérant chez des proches. D'autres salariés ont trouvé une formule de solidarité entre collègues pour permettre à chacun d'économiser de l'argent pour de telles occasions comme les enseignants d'un collège sur les hauteurs d'Alger. C'est le cas de Chahra, enseignante au collège, qui a dépensé environ 30 000 DA pour de deux de ses trois enfants en attendant que le troisième soit accepté en pré- scolaire. Avec un revenu global de 50 000 DA, les parents ont déboursé 8000 DA pour les vêtements de leur aînée, plus de la contribution de ses tantes et de sa grand-mère, pour lui permettre de se rendre au collège. Pour le cadet, Chahra et son mari, fonctionnaire aussi, ont dépensé moins pour lce dernier qui est au primaire, soit environs5000 DA. Il faut dire que cette famille bénéfice de la gratuité des livres grâce à la fonction de la mère, mais dépense 10 000 DA en fournitures scolaires. Chahra payait 3500 DA par mois l'an dernier pour la crèche du petit dernier et 1000 DA d'assurance, qu'elle devra débourser encore cette année si son benjamin n'a pas sa dérogation. Toutefois, ce qui permet à ce ménage de s'en sortir est une forme de solidarité entre collègues, plus de l'aide de la famille. Chahra expliquera : «Au travail nous avons trouvé un moyen pour permettre à chacun d'économiser de l'argent en ayant recours à la ‘touiza'. Les dix collègues donnent 10 000 DA chacun de son salaire à l'un des collègues qui ramasse 100 000 DA lui permettant ainsi de s'en sortir durant une année. De plus, chaque trimestre, nous touchons une prime de 23 000 DA pour ma part puisque je suis à l'échelon zéro avec mon salaire de 27 000 DA. C'est ainsi que nous assurons la rentrée scolaire et le remboursement de notre crédit immobilier et celui contracté auprès de particulier pour l'apport initial de notre futur logement social participatif (LSP)», a conclu Chahra en relevant qu'elle ne paie pas de loyer puisqu'elle est hébergée chez sa belle-sœur. Malika, femme au foyer, dont le mari est chauffeur dans une société privée, possède un revenu de 32 000 DA par mois, dont un salaire mensuel de 22 000 DA et une aide de la famille estimée à 10 000 DA chaque mois. Cette famille avec 3 enfants a dépensé, pour la rentrée scolaire de leur seul enfant scolarisé, 5000 DA en vêtements, 2000 DA en livres, 2000 DA en fournitures scolaires et 45 DA en frais scolaires et assurance en plus des 100 DA quotidien pour le goûter. Selon Malika, «sans l'aide familiale, nous n'arriverons jamais et avec 32 000 DA, nous devons serrer la ceinture pour le minimum à assurer surtout avec le Ramadhan, l'Aïd et la rentrée scolaire et heureusement que nous logeons dans un bien familial.» Enfin, Madjid est cadre dans une société publique son salaire est de 60 000 DA. Sa femme, Samira, est couturière à domicile et ses revenus varient d'un mois à l'autre qu'elle économise pour l'achat d'un logement puisque actuellement la famille loue un F4 pour 35 000 DA par mois dans la banlieue ouest d'Alger. Avec cinq enfants, dont trois scolarisés, cette famille s'en sort tant bien que mal puisque les vêtements ainsi que les tabliers sont confectionnés essentiellement par Samira qui est ravie que l'Aïd est venu avant la rentrée cette fois pour ne pas avoir à débourser deux fois. Selon Madjid, les fournitures scolaires lui coûtent 6000 DA pour chacune des deux filles scolarisées au collège et pour les livres il n'achète que pour l'une d'elles, car les deux filles sont dans la même classe suite à la réforme du système éducatif, et pas tous les titres, car certains sont récupérés auprès des proches, soit 3 000 DA en plus des 45 DA de frais scolaires pour chacune. Pour la dernière, il paie 12 000 DA par an sa crèche en attendant qu'elle rentre à l'école l'année prochaine.