Photo : Fouad S. Comme le veut la tradition, on célèbre l'Aïd avec des tenues vestimentaires neuves destinées particulièrement aux enfants. Une virée hier dans les différents quartiers de l'algérois, traduit l'engouement des chefs de familles sortis faire leurs emplettes. Bien que pour l'Aïd El Adha, c'est le mouton qui devient une priorité, il n'en demeure pas moins que les magasins d'habillement s'emplissent de monde à mesure que la fête approche. Singularité : les marchés informels qui ont été éradiqués un peu partout dans la Capitale sont de retour. De Belouizdad à Bab El Oued en passant par Bab Azzoun et toute la basse Casbah, les trottoirs grouillaient de monde. Dans les magasins « printemps », l'heure était aux « shopping ». Ici, les prix sont raisonnables et à la portée des bourses moyennes. Les pantalons pour garçons âgés entre 2 et 7 ans sont proposés entre 750 et 900 DA l'unité. Pour ceux qui sont âgés entre 8 et 14 ans, les prix oscillent entre 1000 et 1400 DA. Les pulls sont quant à eux cédés entre 700 et 1200 DA. Pour les blousons, habillement nécessaire durant la période hivernale, leur prix est fixé entre 1800 et 2200 DA selon les âges et la taille. De même pour les filles. Sauf que le choix est plus varié. Les robes sont cédées entre 800 et 1300 DA et les petits gilets entre 350 et 500 DA l'unité. Mère de trois enfants, Chahra trouvent des difficultés à habiller ses enfants. Les prix ne sont pas à la portée des salariés. «Pour habiller mes trois enfants je dois débourser en 18 000 DA», se plaint-elle. Alors pour parer à cette dépense excessive elle décide tout bonnement de n'en acheter que pour le plus jeune de ses enfants. « Les deux autres se contenteront du mouton. Ils ont eu leur lot de vêtements à la rentrée scolaire », dit-elle. Pour Tahar, l'Aïd est une occasion pour renouveler la garde robe de ses deux enfants. « J'économise sur mon salaire quatre à cinq mois pour leur offrir tout ce dont ils ont besoin», indique-t-il. Coût de l'opération : 15 000 DA. Au marché d'El Biar, les commerçants informels sont très sollicités par les ménagères. Ici, les prix des vêtements pour enfants sont nettement moins chers que ceux pratiqués dans les magasins spécialisés. Les chemises d'hiver pour garçons sont cédées à 500 DA l'unité et les joggings à 350 DA l'ensemble. «J'achète un survêtement pour mon fils histoire de lui faire plaisir le jour de l'Aïd», dit Karim employé dans une entreprise publique. Ses économies ont servi à l'achat d'un mouton. Pour Ismail, il ne faut pas céder à la tentation. «L'Aïd c'est la fête du sacrifice et non pas celle des vêtements», résume-t-il.