Le mythe du tonneau des Dana�des s�av�re l�expression ad�quate pour d�crire la situation des m�nages alg�riens. Des m�nages qui devront jongler avec leurs petites bourses et vides � sati�t� pour g�rer la succession de d�penses attendues. Ch�rif Bennacere - Alger (Le Soir) - Parmi ces d�penses, celles amplifi�es du mois sacr� du ramadan qui d�butera la semaine prochaine. Dans un contexte marqu� par la hausse des prix de tous les biens et services, les m�nages, les m�res de famille aux revenus limit�s devront consacrer pendant 30 jours un budget quotidien colossal pour l�achat de denr�es alimentaires. Des achats qui comprennent les viandes, les boissons, les fruits secs et autres douceurs ramadanesques, outre les l�gumes et fruits et p�tes. Estim� l�ann�e derni�re entre 10 000 et 15 000 DA pour une famille moyenne de quatre personnes, ce budget devrait doubler et plus au d�triment des �conomies r�alis�es. Sans consid�rer les autres d�penses tels les pr�sents et cadeaux en pr�vision de la f�te d�El A�d- Esghir. Trente jours pour lesquels le salaire minimum national garanti (SNMG), m�me revaloris� � 12 000 DA, ne suffira pas, soumettant les chefs de famille � un casse-t�te digne des travaux d�Hercule. D�j� confront�e aux frais quotidiens de la chorba et des g�teries de la soir�e, la m�nag�re devra assumer une autre d�pense incontournable. Celle d�acheter les fournitures et v�tements scolaires pour son enfant qui, � l�instar de quelque 7 millions d��l�ves, entrera pour la premi�re fois ou rentrera en classe le 13 septembre prochain. Des parents confront�s � la crainte de ne pas pouvoir acheter les cartables, cahiers, livres et autres �quipements scolaires dont les prix ob�issent � la fr�n�tique surench�re. En termes de budget, cette m�re de famille devra d�bourser un minimum de 500 � 1000 DA et un maximum de 5 000 DA (?) afin d��quiper son enfant, et le double ou le triple si cette famille compte 2 � 3 enfants dans le m�me cycle d�enseignement. Des d�penses auxquelles il faut ajouter l�achat de v�tements neufs, � moins de penser � cumuler cette d�pense avec celles de l'A�d-Esghir. Ce qui repr�sente une d�pense de l�ordre de 10 � 1 5 000 DA et plus pour cette m�nag�re. Pourra-t-elle y subvenir ? La question se pose d�autant qu�elle devra aussi payer les factures d��lectricit�, de gaz, d�eau, les frais de sant�. Des factures aussi �lev�es. Autre source de stress pour les m�nages, de la classe moyenne surtout, le remboursement des cr�dits contract�s pour l�achat d�un v�hicule ou d�un logement. C�dant � la mode des cr�dits � la consommation, les m�nages devront payer des traites mensuelles qui repr�sentent le tiers de leurs revenus. Selon le prix du v�hicule et le revenu de l�acqu�reur, des mensualit�s qui vont de 2 000 DA � plus de 10 000 DA. Des mensualit�s identiques doivent �tre pay�es par ceux qui ont achet� par voie de facilit� (les cr�dits Cetelem par exemple) des �quipements �lectrom�nagers et audiovisuels. Autre casse-t�te, le paiement des mensualit�s de loyer pour les b�n�ficiaires de la formule location-vente de l�ordre de 7 000 � 8 000 DA (y compris les charges). Egalement, l�obligation de payer des mensualit�s identiques pour ceux qui ont contract� des cr�dits bancaires pour l�achat d�un logement neuf et m�me pour la location. Faites le compte : une moyenne de 30 000 DA de d�penses pour ramadan, une estimation de 15 000 DA pour la rentr�e scolaire et une moyenne de 10 000 DA pour le remboursement des cr�dits bancaires. Vous obtenez alors un budget estimatif de plus de 50 000 DA que les m�nages devront assurer d�une mani�re ou d�une autre. Mais tel le tonneau des Dana�des, les bourses des m�nages resteront exigu�s pour g�rer l�ensemble de ces d�penses.