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Les cacahuètes au secours des amandes
Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2005

Le recours aux cacahuètes pour la confection du gâteau de l'Aïd n'est plus l'apanage des petites bourses. La classe dite aisée se met aussi à cet ingrédient entré dans les mœurs culinaires il y a deux décennies. Cela d'autant qu'aujourd'hui, il est courant qu'un « makrout ellouz » soit farci de pâte d'arachide. « Sacrilège ! », dirait un puriste. « Un gâteau aux amandes grèverait mon budget.
Non merci, je n'en veux pas », rétorque une « petite bourse ». Une sentence qui se vérifie sur le terrain, ces derniers jours du Ramadhan. En effet, les marchés (formels et informels), les épiceries, les boutiques spécialisées, les superettes et autres supermarchés ne jurent que par ces « amandes du pauvre », entendre cacahuètes. Les prix tournant autour de 130 DA/kg. « Je fais tout avec, même des samsas (gâteaux de forme triangulaire, originellement farcies aux amandes) », avoue une mère de famille, ajoutant qu'il n'y a pas à en rougir. « Avec 3kg de ce fruit tropical, je prépare toute une foule de variétés de gâteaux, et tout ça au goût d'amande. » L'astuce est simple, il suffit de rajouter dans la farce quelques gouttes d'extrait, donnant en effet, une senteur d'amande. « Dans ce cas, la cacahuète est légèrement grillée afin qu'elle garde une ‘'texture'' d'amande. Mais ce n'est pas bon pour l'estomac », avertit une nutritionniste. Pour ceux qui jettent leur dévolu sur l'onéreuse amande, il est question avant tout d'un principe « immuable ». « Chez nous, on ne conçoit pas un tcharek couvert de sucre glace aux cacahuètes », se défend Salah, simple salarié. Il n'en demeure pas moins qu'il reste un « fin gourmet » même s'il s'interdit tout procès envers ceux qui « travestissent » « halwet ellouz ». « Proposée entre 950 et 1000, et atteignant les 1100 DA/kg lorsqu'elle est décortiquée, l'amande n'est pas exclusivement réservée à l'aristocratie. » Une précision qu'il faut toutefois donner : « Le pauvre en achète mais à petites doses », relève un commerçant de la rue de la Lyre. Depuis peu, la noix de coco figure également dans le menu. Différemment appréciée, cet « ingrédient » est vendu à toutes les couleurs : vert pistache, fraise, citron...

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