Suite à une enquête de plus de 7 semaines, la gendarmerie nationale de Mostaganem vient de procéder au démantèlement d'un réseau de trafic de véhicules, falsification de cartes grises et trafic d'influence. Sur 26 personnes interpellées, 22 ont été incarcérées, dont 3 jeunes filles qui étaient employées comme agents de saisie auprès de la daïra d'Arzew. Le réseau qui activait durant les années 2006 et 2007 dans les daïra d'Es Sénia, d'Arzew, d'Oran et de Bethioua était parvenu à corrompre des fonctionnaires affectés au service des cartes grises. Ce qui lui permettait d'obtenir ces documents pour des véhicules ramenés de l'étranger, dont les documents de base nécessaires à leur immatriculation n'ont jamais été produits. Les investigations entreprises par les gendarmes de Mostaganem n'ont en effet pas réussi de retrouver le moindre document de base. L'enquête dont la première phase vient d'être bouclée aura permis de retrouver les traces de pas moins de 2358 dossiers falsifiés. Autant de voitures, de tracteurs agricoles, d'engins de travaux publics et de camions qui continuent de circuler avec de faux papiers. Rien que pour les engins et véhicules immatriculés au niveau de la wilaya de Mostaganem, le chiffre impressionnant de 597 dossiers a été annoncé. On compte également pas moins de 769 véhicules vendus en dehors de la wilaya de Mostaganem. Selon les éléments rapportés par la gendarmerie nationale, ce sont les wilaya de Relizane, Tissemsilt, Aïn Defla et Tiaret qui seraient les principales récipiendaires. Dans leur quasi-totalité, ces véhicules proviennent de l'étranger, ce qui implique obligatoirement un passage par un poste frontalier où les contrôles douaniers devraient faciliter leur identification. Afin d'approfondir les investigations sur l'origine des ces voitures de luxe, tracteurs agricoles et autres engins de travaux publics, il a été fait appel aux services d'Interpol. Les victimes de ce réseau se recrutent essentiellement auprès des jeunes porteurs de projet financés en grande partie par les banques publiques. Ces derniers auraient été mis en relation avec ces malfrats grâce à des complicités au niveau des services en charge de cette activité au niveau de l'administration ou des institutions bancaires. C'est pourquoi, l'éloquent bilan présenté par la gendarmerie de Mostaganem n'est que la partie visible de cette énorme arnaque qui est loin d'avoir livré tous ses secrets.