Le Salon du Livre d'Alger (SILA) 2010 continue de prendre des accents d'un feuilleton égyptien dramatique. Ainsi, jeudi, quelques médias nous ont appris que l'Egypte sera finalement présente du 06 octobre au 28 novembre à Alger à l'occasion du SILA. Mais cette information nous a été vite démentie par le commissaire du SILA, Smain Mezïane. C'est la cacophonie totale. Chacun y va de ses propres déclarations. Alors que certains nous ont annoncés que la ministre de la Culture Khalida Toumi fait machine arrière concernant la présence égyptienne au SILA 2010, Smaïn Meziane, commissaire de ce salon, que nous avons pris le soin de contacter, nous a démenti cette information. "Jusqu'à l'heure, aucun stand du SILA n'est réservé à des éditeurs égyptiens. Il y aura uniquement un stand de l'Union des Editeurs Arabes dans lequel les éditeurs égyptiens seront probablement présents", explique Smain Meziane qui affirme ne pas avoir reçu la moindre notification de la part du département de Khalida Toumi faisant état d'une invitation officielle adressée à des éditeurs égyptiens. "Moi, je n'ai pas interdit aux éditeurs égyptiens de venir à Alger pour participer à notre salon. J'ai juste soulevé quelques aspects sécuritaires qui compromettent la participations de nos amis égyptiens. Ceci dit, nous sommes toujours en contact avec eux et tout peut changer à la dernière minute", a nuancé tout de même le commissaire du SILA qui se dit incompris par la presse après ces dernières déclarations incendiaires. En effet, c'est le commissaire du SILA qui a déclaré lui-même à notre confrère l'Expression que "Ma conscience ne me permet pas d'inviter les Egyptiens, aujourd'hui, bien que parmi eux, il y a des amis. C'est par respect pour le peuple algérien et les gens qui ont été maltraités au Caire lors de la rencontre entre l'équipe nationale de football et son homologue égyptienne que cette décision a été prise, le contraire aurait été de la pure provocation". Depuis cette déclaration fracassante, la polémique n'a pas cessé d'enfler car de nombreux intellectuels ont lancé une pétition sur internet pour dénoncer cette interdiction qui ne fait aucunement honneur à une manifestation culturelle. Cette pétition à laquelle des centaines d'artistes Algériens et Arabes ont adhéré n'a pas manqué de soulever un tollé international. Et jusqu'à aujourd'hui, le flou total entoure la prochaine édition du SILA. Un salon qui évoque désormais la censure, les interdictions, les tensions politiques, et rarement les échanges culturels, le débat et la lecture. A qui la faute ? On n'aimerait bien avoir une réponse à cette question...