Belabes Noury, 24 ans, est établi à Etterbeek en Belgique où il poursuit ses études en art de l'image. Il participe au Festival national de la photographie d'arts (Fespa) au Musée algérien d'art moderne et contemporain d'Alger, avec une série sur le Brésil, jusqu'au 10 novembre. Une partie de ses images peut être vue sur son blog http://www.flickr.com/photos/belabesnoury. -Comment est venu ce voyage au Brésil ? Je suis parti en février dernier pour un voyage de neuf jours. Depuis que j'étais petit, je rêvais de visiter le Brésil. Et j'ai toujours voulu voir la ville de Rio de Janeiro. J'ai été marqué par la grandeur du pays, par ce côté festif et dangereux à la fois. Marqué aussi par la beauté naturelle, l'immensité de Copa Cabana, la statue du Christ Redempteur, quelle vue magnifique ! Les bâtiments blancs de Rio de Janeiro me faisaient penser à Alger. Il en est de même des saveurs dans les rues, de la chaleur des gens, des plages noires de monde et de toutes ces personnes attirées par le football. La même passion qu'en Algérie !
-Pourquoi le choix du noir et blanc ? J'ai davantage d'affinités avec le noir et blanc qu'avec la couleur. Le noir et blanc laisse au public la possibilité d'imaginer plus de choses, de faire travailler les méninges. Chacun pourra y mettre ses propres couleurs.
-Comment avez-vous débuté dans l'art de l'image ? J'ai commencé à prendre des photos lorsque j'étais élève. J'aimais prendre des images de mes camarades de classe et durant les anniversaires. J'utilisais un appareil jetable pour immortaliser les voyages scolaires, les week-ends ou les voyages en famille en Algérie et en France. Au départ, je ne voulais en faire ni une passion ni un métier.
-Et vous avez beaucoup voyagé ? De mes voyages, j'ai ramené beaucoup de souvenirs, comme ces images prises dans les marchés. Je voulais avoir ma propre vision de chaque pays. Je suis parti au Sénégal, en Espagne, en Turquie, en Ukraine, au Costa Rica, au Brésil, au Canada, en Turquie et en Algérie, mon pays, si cher à mon cœur. J'ai un paquet de photos prises en Algérie, malheureusement, je n'ai pas pu les exposer ici en raison de la thématique, «le voyage» (essafar), choisie au Fespa.
-Le Fespa d'Alger est votre première exposition... Pour la petite histoire, j'étais en Algérie en avril dernier. Je suis venu rendre visite à ma grand-mère et à ma tante à Aïn Touta, dans la région de Batna. Je ne pouvais pas retourner en Belgique en raison de la suspension des vols vers l'Europe suite aux cendres du volcan islandais. Aussi, ai-je eu le temps de visiter le MaMa, un espace que je voulais voir depuis longtemps. Je n'ai jamais eu le temps auparavant de le faire, car je ne restais pas plus d'une nuit à Alger. Et c'est au même moment que j'ai eu la chance de rencontrer Nadir Djama avec qui j'ai discuté de ses œuvres et de celles de ses collègues. -Nadir Djama vous a donc proposé de participer au Fespa ? Oui, je lui ai expliqué que j'étais photgraphe amateur et que j'avais des œuvres à exposer. J'ai pris attache avec la secrétaire de Mohamed Djehiche, directeur du MaMa et commissaire du festival. J'ai envoyé mon dossier qui a été accepté. J'espère que c'est le début d'une longue aventure. -Allez-vous continuer dans l'art de la photo ? Je compte bien. Je veux en faire mon métier. En Belgique, comme en Europe, il faut forcer les portes, montrer sa volonté, aller de l'avant. Il y a beaucoup de photographes sur le marché. Le marché est saturé. Il faut apporter sa propre touche, du nouveau.