«Il n'y a aucune inquiétude à se faire pour l'approvisionnement du marché national par rapport à l'agitation qui caractérise la Bourse des céréales», assure le DG de l'OAIC. Les cours mondiaux des céréales s'envolent. La tonne de blé tendre a connu une hausse de100 dollars en un mois. Il est passé de 196 dollars la tonne au mois de juin à 300 dollars actuellement. Les experts sonnent le tocsin et redoutent le remake de la situation de 2007 due à la crise économique et aux mauvaises récoltes. Le rapport du département américain de l'Agriculture (USDA) sur l'offre et la demande, publié vendredi dernier, a accentué la tension sur les produits céréaliers. Le département américain de l'Agriculture a ainsi annoncé avoir revu à la baisse ses prévisions de la production mondiale de blé pour la campagne 2010/2011. La production mondiale s'était établie à 680,4 millions de tonnes (Mt) en 2009 et 683,2 Mt en 2008. Canicule en Russie Selon l'USDA, cette nouvelle révision à la baisse de la production mondiale est due principalement à la canicule en Russie et aux fortes précipitations dans le nord de l'Europe qui ont perturbé la campagne de moissons dans la région. Cette situation préoccupe l'Union européenne qui envisage de mettre ses stocks de céréales sur les marchés pour contrer l'envolée des cours mondiaux. Selon le commissaire européen à l'agriculture, Dacian Ciolos, s'exprimant mardi dans une interview au quotidien Ouest-France, trois millions de tonnes de céréales «sont réellement disponibles pour intervenir sur les marchés». «Ce n'est pas une quantité énorme, mais cela nous permettra d'agir le moment venu», a-t-il estimé. L'appel de la FAO L'envolée des prix des céréales a fait réagir l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui, tout en écartant le risque d'une réédition de la crise alimentaire de 2007/2008, invite le G20 à prendre des mesures pour stabiliser les marchés des céréales. «Les fondamentaux du marché sont sains et très différents de ceux de 2007/2008. Nous ne pensons donc pas que l'on va vers une nouvelle crise alimentaire», déclare Hafez Ghanem, directeur général adjoint au développement économique et social de la FAO, dans un entretien sur le site internet de l'organisation. Ce haut responsable estime qu'il n'y a pas le feu en la demeure, arguant que la récolte de céréales a été «la troisième plus importante à ce jour et les stocks sont élevés «, même après l'embargo de la Russie sur ses exportations de céréales décrété après les incendies de l'été. La levée de l'embargo sur les exportations de céréales russes, l'un des principaux pays exportateurs de céréales, dépendra de la récolte, a déclaré lundi dernier le président russe, Dimitri Medvedev. L'Algérie à l'abri «Dès qu'on verra clair, combien on a récolté, tout embargo sera levé», a-t-il indiqué à la presse. L'Algérie, qui conserve jalousement sa place de deuxième plus grand pays importateur de blé en Afrique après l'Egypte, est-elle à l'abri de ces fluctuations boursières ? Selon le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l'Algérie dispose de stocks de sécurité pour deux ans. Elle est donc à l'abri. La production céréalière algérienne en 2010 tourne autour des 45 millions de quintaux, soit une baisse de 27% par apport à 2009.