Dans ses estimations mensuelles sur l'offre et la demande mondiales, le département américain de l'Agriculture (USDA) a revu encore une fois à la baisse la production et les stocks mondiaux de blé pour la campagne 2007/2008. La production mondiale est ainsi fixée à 600,5 millions de tonnes (Mt) contre 606,2 Mt prévus en septembre tandis que le stock final perd 5,4 Mt à 107 Mt, “soit le niveau le plus bas depuis la campagne 1975/76”, a souligné l'USDA. Ce recul de la production mondiale est dû particulièrement à une révision à la baisse de la récolte en Australie affectée par la sécheresse et désormais fixée à 13,50 Mt contre 21 Mt prévus le mois dernier. Les productions sont également revues à la baisse aux Etats-Unis (-1,3 Mt à 56,25 Mt) et dans l'UE-27 (-1 Mt à 120,8 Mt). En revanche, elles ont augmenté au Canada (+0,3 Mt à 20,6 Mt), en Russie (+1 Mt à 48 Mt), au Kazakhstan (+2 Mt à 16 Mt) et en Ukraine (+0,3 Mt à 13,80 Mt). Les exportations américaines de blé ont progressé de 1,3 Mt à 31,30 Mt en raison de la forte demande mondiale. Conséquence, les stocks ont reculé de 1,5 Mt à 8,35 Mt. “Il s'agit du stock le plus bas depuis 1948/1949”, a noté l'USDA. Les importations de blé dans l'UE des 27 demeurent inchangées à 6,5 Mt.De son côté, l'organisation onusienne pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), explique dans ce dernier rapport que l'envolée des cours internationaux du blé depuis juin, qui ont culminé à des niveaux record en septembre, est due à la fois à la contraction des disponibilités mondiales, aux niveaux de stocks les plus bas jamais enregistrés et à la demande soutenue. La hausse des prix à l'exportation, alliée à la montée en flèche des coûts du fret, font grimper les prix de tous les produits dérivés, notamment dans les pays en développement importateurs, et plus particulièrement le groupe des pays à faible revenu et à déficit vivrier . La facture des importations céréalières totales de ces pays devrait augmenter considérablement pour la deuxième année consécutive, atteignant le record absolu de 28 milliards de dollars en 2007/2008, soit environ 14 % plus que le niveau élevé de la campagne précédente. Globalement, les importations céréalières coûteront la somme record de 52 milliards de dollars aux pays en développement, selon le rapport de la FAO. Ce dernier qualifie la situation des stocks de blé de “préoccupante”. La demande soutenue associée à une augmentation insuffisante de la production cette année, en particulier parmi les principaux pays exportateurs - qui sont aussi certains des plus gros détenteurs de stocks - devrait entraîner un prélèvement d'au moins 14 millions de tonnes dans les stocks mondiaux qui tomberaient à 143 millions de tonnes, soit leur plus bas niveau depuis 25 ans.