Le département américain de l'Agriculture (USDA) a une nouvelle fois relevé, ce mardi, dans un nouveau rapport , ses prévisions de production mondiale de blé pour la campagne 2009/2010 à 676,13 millions de tonnes contre 673,86 Mt prévus le mois précédent, conséquence principalement d'une révision à la hausse de la production en Russie (+2,2 Mt à 61,7 Mt). Le stock mondial à la fin de la campagne 2009/2010 est relevé de près de 5 Mt à 195,6 millions de tonnes par rapport au mois dernier pour tenir compte d'une augmentation du stock aux États-Unis (+2 Mt à 26,55 Mt) et en Russie (+1,7 Mt à 11,13 Mt). La production reste stable dans l'Union européenne et ses 27 pays membres à 138,34 Mt, tout comme aux États-Unis à 60,31 Mt et en Chine à 114,50 Mt. Les exportations sont revues à la baisse aux États-Unis . les blés américains étant pénalisés sur la scène internationale par un prix trop élevé et la concurrence des blés russes et ukrainiens, selon l'USDA. On est loin de la folle spéculation sur les cours du blé meunier de 2007. Dans son rapport mensuel publié avant-hier , l'USDA a rehaussé sa prévision de production pour la campagne en cours de 2,5 MT pour des échanges de blé en baisse et des stocks importants. Les excellentes récoltes précédentes conjugées à des prévisions de récolte importantes pour cette année provoquent un large excédent de l'offre sur le demande. Les cours semblent plombés pour un certain temps. Les autres céréales sont logés à la même enseigne, d'après les statistiques les plus récentes publiées par l'USDA, la consommation mondiale de grains en 2009/2010 devrait ressortir à 2,18 milliards de tonnes pour une offre globale estimée à 2,64 milliards de tonnes. Le cours du contrat à terme du blé meunier sur Euronext a accusé le coup hier, avec une baisse de 4,5 €/T sur l'échéance de mars 2010, revenant sous les 130 €/T. Le cours du blé meunier est au plus bas depuis 3 ans. La faiblesse de la demande, la baisse du dollar et l'abondance de la récolte 2009 semblent à l'origine de cette tendance. Les moissons touchent à leur fin en ce moment et les premiers échos des céréaliers laissent entrevoir une abondante récolte en France. D'après le blog "Marché des céréales , l'estimation est de 37,7 MT contre 36,9 MT l'an dernier, malgré une surface d'emblavement en baisse, indiquant un rendement en hausse d'environ 6%. La qualité du blé, notamment sa teneur en protéines ainsi que des niveaux de poids spécifiques seraient par contre en baisse, laissant présager des difficultés pour la vente. De plus, la production mondiale de blé (estimée à plus de 650 MT) devrait aussi être abondante cette année, les dernières estimations de l'USDA ayant encore été relevées début juillet. Rien de bon pour le cours du blé. Il existe cependant aussi des facteurs de hausse à moyen terme. D'une part, certains fonds souverains s'intéresseraient au marché du blé. Ces fonds publics, alimentés par les Etats, ont de sérieux moyens d'investissement et pourraient pousser le blé à la hausse. Sur le plan climatique pour l'hémisphère Sud (récolte cet hiver), on reparle du retour d' El-nino et de ses conséquences futures sur les productions à venir en Australie et en Argentine. D'autre part, un parasite du blé, la rouille noire, se propage dans le monde en affectant les récoltes. Parti de l'Ouganda en 1999 (d'où son nom Ug99), il se propage grâce aux vents sur de longues distances. Il touche actuellement l'Iran et est aux portes de l'Afghanistan. Certains experts pensent qu'il est inévitable que la rouille noire contamine ensuite le nord de l'Inde et le Pakistan. Alors, la Russie , la Chine et l'Amérique du Nord seraient les prochains pays contaminés. Ce parasite, connu depuis des siècles, même s'il ne détruit qu'une partie de la récolte, occasionne des pertes assez importantes pour déséquilibrer la production de blé, et son cours. La parade est de créer une variété résistante à ce parasite mais la tâche est colossale au niveau de la planète. Les tests sont d'autant plus limités qu'ils risquent de propager la contamination que l'on cherche à combattre.