Le prolifique auteur Rachid Kahar vient de publier trois romans où la trame romanesque occupe une place de choix. L'auteur n'en est pas à son premier coup de maître. Après la publication de La Part du feu en 1985 et Les Remparts de la liberté en 1986, Rachid Kahar récidive en signant simultanément trois ouvrages, en l'occurence Les Frères ennemis, Les Hirondelles ne feront plus le bonheur, Si Mohand ou M'Hand, la vaine musique du vent. Constitué de 197 pages, Les Frères ennemis, publié par les éditions ENAG, est une histoire pathétique qui lève le voile sur l'histoire de Abdessalem, un jeune montagnard à la fois naïf et solidaire. Sa timidité et son effacement se soldent par des brimades et des coups bas émanant de son entourage. Mieux encore, sa naïveté le conduira en prison. En effet, il est incarcéré pour un crime qu'il n'a pas commis. Un de ses anciens instituteurs retraité, décide d'examiner de plus près cette affaire, ayant bien entendu bouleversé tout le village et ses environs. Sitôt commencée, l'enquête entreprise en catimini est vite délaissée par cet instituteur qui détient la preuve que Abdessalem est innocent.Une fois sa peine purgée, Abdessalem retrouve la liberté. Il constate que son ancien professeur se dérobe à sa vue, alors qu'il était prompt à soutenir son prochain. Devant cette situation quelque peu chaotique, Abdessalem se demande pourquoi le maître se tait ? Comment et contre qui Abdessalem va-t-il exercer sa vengeance ? «Il n'est pas aisé de raconter la course palpitante d'une histoire qui tient le lecteur en haleine jusqu' la dernière page sans en déflorer l'énigme surprenant», lit-on dans une fiche de présentation de la maison ENAG. Le deuxième livre Les Hirondelles ne feront plus le printemps, publié à compte d'auteur se décline en 286 pages. Le narrateur entraîne le lecteur à découvrir l'histoire de couples et de familles qui se déchirent sur fond trouble et violent du printemps amazigh et de la décennie et printemps noirs, ayant ensanglanté le pays. Une jeune femme lutte de ses forces pour décrocher son diplôme de médecin. Sa copine journaliste, pour sa part, se bat contre la tyrannie de son mari, ajoutée à celle de la société. Alors qu'elle se battent au quotidien, voilà qu'un autre élément gravissime vient se greffer à leurs soucis : la menace dans tous ses états surgit de plein fouet. «Avec des parcours individuels de personnages si bien campés que l'on croit les rencontrer. Des événements qui mêlent l'histoire et le romanesque pour mieux rendre cette atmosphère tragique mais édifiante de toute une époque. Un tableau épique dans lequel une jeunesse porteuse d'espoir se voit reprisée et étouffée comme des couvées d'hirondelles», lit-on en quatrième de couverture. Le troisième volumineux roman Si Mohand ou M'Hand, la vaine musique du vent,publié par les éditions Inas, restitue fidèlement la vie et l'oeuvre du prodigieux poète kabyle Si Mohand ou M'Hand. Il est un poète et philosophe kabyle de la tribu des At Yiraten (Aït Iraten) de Kabylie. Il est né entre 1840 et 1845 à Icheriouen (Larbaâ Nath Irathen) et mort le 28 décembre 1905 à Michelet. L'œuvre de Si Mohand est directement inspirée de sa vie. Son enfance est placée sous le signe de la violence et de l'exil. Né dans une famille de la petite bourgeoisie musulmane de Icheraiouen , il assiste à l'arrivée des troupes françaises du général Randon en Kabylie et à la destruction de son village.À la place, les Français construisent une ville fortifiée devenue Fort national (Larbaâ Nath Irathen). Installé dans un hameau voisin, le jeune homme se destine ensuite au droit musulman. Mais la révolte de 1871 met un terme à ses projets. Son père est exécuté, son oncle déporté avec ceux qui deviendront les Kabyles du Pacifique en Nouvelle-Calédonie et sa famille dispersée. Il est à noter que Rachid Kahar compte publier prochainement un autre ouvrage intitulé Les Naufragés de l'albatros. Un récit qui lève le voile sur le récit d'une expédition improvisée par un groupe de harraga à partir de Annaba pour rejoindre l'Europe.