L'incivisme des citoyens a atteint des degrés alarmants de par le nombre important des décharges anarchiques formées tout au long des routes nationales (24, 71,72) et des CW (chemin de wilaya) du versant Nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce manque d'intérêt ou de considération envers la nature a fait apparaître des comportements pour le moins désolants. La lancinante question de création de Centres d'Enfouissement Technique (CET) est souvent confrontée aux oppositions fermes des citoyens habitant à proximité du site suggéré pour l'implantation. A défaut d'un cadre de vie agréable on a droit à ces amas de détritus nauséeux. «Et dire qu'il n'y a pas si longtemps les foyers se chargeaient eux-mêmes d'incinérer leurs déchets. Cette pratique n'est plus de mise aujourd'hui», se rappelle un vieux de Tifra. Un jeune militant écologiste de Mira estime, lui, «qu'une partie de la solution pour ce problème pourrait venir en premier lieu de l'école». Il étaie ses propos en préconisant d'investir sur l'enfant. Pour notre écologiste, ce sera l'élève, l'enfant lui-même qui se chargera de sensibiliser le cercle familial. C'est ambitieux, certes, mais, du côté de la Crête, à peine la descente vers Tigzirt entamée, un immense dépotoir apparaît grossissant à vue d'œil et chaque jour. A la lisière entre Timizart et Iflissen, du côté de la RN 71, ce sont des centaines de canettes et de bouteilles vides de bière et une diversité d'autres flacons en tout genre qui s'amoncellent au bas côté de la route. Même décor sur la RN 24 près du Cap Tadles particulièrement. Quoique là, la pose d'une deuxième tranche de glissières métalliques par la DTP (Direction des Travaux Publics) sur plus de 500 mètres a contribué à limiter les dégâts. Mais, pour combien de temps encore ? Les amateurs de la pêche à la ligne ont déjà tiré la sonnette d'alarme quant aux gravats et à la terre déversés en mer. «Les fonds marins de cette langue de terre sont désertiques. La vie les a fui!», s'indignent-ils.