Cette cité, nouvellement réceptionnée, est loin d'être une agglomération urbaine disposant du minimum de commodités de vie. Les rats partagent les immeubles avec les familles relogées à la cité des 468 Logements à Djenane Sfari, dans la commune de Birkhadem. Cette cité, nouvellement réceptionnée, est loin d'être une agglomération urbaine disposant du minimum de commodités de vie. Les habitants sont, certes, «comblés» d'avoir quitté les bidonvilles de Zaâtcha et les ghettos de Diar Chems, mais «beaucoup de lacunes subsistent» dans leur nouveau lieu d'habitation. En tête de liste arrive le manque de salubrité qui entache leur bien-être et menace leur progéniture. «Les émanations fétides durent depuis près de six mois», apprend-on après des habitants. Plusieurs d'entre eux ont exprimé leur anxiété, d'autant plus que les travaux d'assainissement et d'évacuation des eaux usées ont été abandonnés à moitié finis par les sociétés réalisatrices. Sur place nous avons vu des rats qui se baladent dans les rues de la cité. «C'est devenu fréquent, on commence à s'habituer à la présence nuisible des rongeurs», se plaint un père de famille. L'origine de la prolifération, des rats et des odeurs nauséabondes, est dû aux regards non couverts situés dans les rez-de-chaussée inachevés. «Le problème n'a que trop duré, les services concernés devraient intervenir dans l'immédiat, et terminer les travaux», exige un habitant, qui craint «l'obstruction des canaux et l'inondation des caves». La collecte des ordures pose également problème, le camion de ramassage ne fait pas le tour de la cité et le seul lieu de dépôt des ordures aménagé est situé à l'entrée de la cité, expliquent les résidants. L'autre problème qui suscite la colère des habitants est la non- alimentation des foyers en gaz naturel. Les logements ont été raccordés, les compteurs installés et les résidants se sont acquittés de la somme de 8 6OO DA, mais «nous continuons toujours à compter sur les bonbonnes de gaz», s'indignent nos interlocuteurs. «Les autorités semblent nous avoir oubliés, juste après notre relogement» dénoncent-ils. La liste des insuffisances est encore plus longue. Les commerces font grandement défaut et les quelques locaux d'alimentation générale ouverts par des privés restent insuffisants. «Un espace a été réservé pour servir de centre de santé, mais il est toujours fermé», affirme un citoyen, relevant aussi l'absence d'une pharmacie. Ainsi, plus de 400 familles se retrouvent obligées de parcourir de longs trajets pour leurs emplettes. «Parfois, nous nous déplaçons jusqu'à la ville de Birkhadem pour faire nos achats», ajoute notre interlocuteur. Pour ce faire, la tâche n'est pas de tout repos. En l'absence de moyens de transport au niveau de la cité, les habitants parcourent des centaines de mètres pour atteindre l'arrêt de bus le plus proche. Une distance que les enfants, à leur tour, doivent emprunter, quotidiennement, vu l'inexistance de transport scolaire et d'infrastructures éducatives. Si les élèves du primaire ont été scolarisés dans des classes surchargées dans l'établissement situé dans une cité limitrophe, ceux du moyen et du secondaire ont été inscrits au chef-lieu de la commune. «L'hiver sera des plus durs pour eux», commente un autre père de famille. Par ailleurs, les habitants ont tenu à préciser que le différent existant entre les nouveaux venus et les originaires de de la municipalité suite aux affrontements ayant opposé les deux parties, il y a quelques mois, a été définitivement enterré. «C'est une bagarre de gosses, provoquée pour des banalités»soutiennent-ils.