En plus du SG de la wilaya, six walis délégués ont été désignés à la tête de plusieurs wilayas. Le mouvement dans le corps des walis, décidé par le président de la République, n'a jamais été aussi important : en plus du SG de la wilaya, 6 sur les 13 walis délégués que compte Alger ont été promus au poste de wali. Il s'agit des walis délégués de Bab El Oued, de Dar El Beïda, de Douéra, de Sidi M'hamed, de Bir Mourad Raïs et de Hussein Dey. Quels sont les critères qui ont présidé au choix de ces commis de l'Etat ?«La décision de promouvoir un administrateur est-elle liée à sa capacité de gérer les affaires de sa circonscription ? A voir la composante de ceux qui ont été promus, on est tenté de croire que le critère adopté est le maintien du statu quo, quoi qu'il en coûte à la population», soutient, désabusé, un élu. Les walis délégués concernés par le mouvement ont connu, depuis leur prise de fonctions, des difficultés liées à la gestion des conflits à l'intérieur des assemblées locales, à la violence urbaine, mais aussi au problème du foncier. «Des problèmes insolubles se sont posés à ces responsables quelque temps seulement après leur arrivée à la tête de ces administrations. Ils s'en vont pourtant sans les avoir résolus. A l'APC de La Casbah, des élus, qui ont retiré leur confiance à la tête de liste FLN, s'en sont toujours pris au wali délégué, Ameziane Saïd, qu'ils accusaient d'avoir favorisé le blocage en nommant, à la fin de l'année 2007, le désormais ex-P/APC, M. Zteli», relève un élu qui fait remarquer que le wali délégué de Bab El Oued, «un homme à poigne», s'en va sans avoir résolu le problème de la délinquance, du commerce informel et des bidonvilles, surtout dans les communes de Oued Koriche et de Bab El Oued. Dans les autres circonscriptions, des soucis, aussi difficiles, se sont aussi posés à ces commis de l'Etat, installés à la tête de plusieurs wilayas. «A Dar El Beïda, les difficultés liées à la gestion des APC à problèmes comme celles de Bordj El Kiffan, de Bab Ezzouar ou encore de Bordj El Bahri, n'ont pas empêché la promotion du wali délégué, accusé par les élus de l'APC d'avoir maintenu à son poste le P/APC de Bab Ezzouar, accusé par ses collègues de l'assemblée d'être mauvais gestionnaire. Même configuration à l'APC de Bir Mourad Raïs, où le problème de retrait de confiance s'est posé au nouveau wali délégué, Maâmar Alili, installé en remplacement de l'ancien wali nommé SG, M. Zitouni, nommé à Mascara. Sauf que dans son cas, le maire de Gué de Constantine a été dégommé sans retenue. Les circonscriptions de Sidi M'hamed et de Hussein Dey, à la tête desquelles se trouvaient Mohamed Laïd Khalfi et Boubekeur Boucetta, ont connu des problèmes liés à la gestion des APC, mais surtout aux mouvements de révolte dans la cité populaire de Diar Echems», relève un ancien élu. Les walis délégués étaient confrontés aussi au problème récurent du foncier. «Dans les circonscriptions de Douéra, de Dar El Beïda et de Bir Mourad Raïs, des affaires liées à la dilapidation du foncier ont été portées devant la justice. Des élus de différentes APC, qui ont bénéficié de complicités dans l'administration, ont été impliqués. A Bordj El Kiffan et Bordj El Bahri, les P/APC, poursuivis pour dilapidation du foncier et faux et usage de faux, ont été dégommés. Même problème dans les circonscriptions de Douéra et de Gué de Constantine, pourvues encore d'assiettes agricoles», signale un administrateur. Il est à noter que des défis se posent aux nouveaux administrateurs dont les prérogatives seront «plus importantes» à la faveur de l'adoption en Conseil des ministres du nouveau code communal. Les nouveaux walis délégués, dont les noms ne sont pas encore connus, seront confrontés à la montée de la violence urbaine, à la gestion des APC et des projets lancés dans plusieurs secteurs, comme ceux de l'habitat et des travaux publics.