Les dépôts qui s'accumulent sans que les services d'hygiène procèdent régulièrement à l'enlèvement des ordures donnent une image désolante de la ville des Roses. La gare routière de Blida, située en face du complexe sportif Tchaker et le grand marché Guessab, est devenue un véritable dépotoir public, avec des immondices qui dégagent des odeurs nauséabondes à mille lieues à la ronde et qui empoisonnent toute cette zone, grouillant de monde du matin au soir. Il y a de tout ici. Tout le monde y déverse ses déchets, organiques et durs. Les bouchers, les vendeurs de volaille et de légumes, les épiciers et autres commerçants jettent quotidiennement des restes de marchandises et des produits avariés qui se décomposent et qui peuvent être des sources de maladies contagieuses. A cela, il faut ajouter les détritus d'emballages en plastique, de papiers, de bois et d'objets métalliques. Les dépôts qui s'accumulent sans que les services d'hygiène procèdent régulièrement à l'enlèvement des ordures, donnent une image désolante en pleine zone d'accueil et de transit de milliers de visiteurs et de passagers. Ils altèrent la belle renommée de la ville des Roses qui accueillait, autrefois, les étrangers avec l'odeur de jasmin. Maintenant, les passants regrettent d'y mettre les pieds et de venir s'aventurer du côté de la gare en voyant un paysage désastreux qui n'honore pas la ville. L'on se demande où sont les responsables ; pourquoi ne viennent-ils pas voir de leurs propres yeux dans quelle situation se trouve cette gare qui constitue la vitrine du chef-lieu de wilaya ? Où se situent les responsabilités qui ont conduit à ce pourrissement ? Les ordures sont entassées tout le long du périmètre du marché, près de la station des taxis, près du parc des véhicules... Ces ordures sont aussi visibles devant les cafés, les pizzerias et les gargotes qui ne désemplissent pas à longueur de journée. Pour le chef du syndicat des chauffeurs de taxi, M. Zorgui, cette situation le dépasse parce qu'elle implique plusieurs intervenants à la fois. La station reçoit en moyenne 1200 taxis par jour, dont la moitié viennent d'autres wilayas au nombre de 21. Le syndicat a un rôle limité dans la gestion de la station. Mais le dépotoir d'ordures est un problème plus grand qui nécessite l'intervention constante de la commune. Selon A. Benasseur, responsable de la station des bus, la gare reçoit en moyenne 750 bus par jour et 4000 passagers, ce qui induit une charge importante, s'agissant de l'enlèvement des ordures et des déchets pour assurer l'hygiène de la station. Les quais réservés aux bus sont relativement propres. Une quarantaine d'agents de sécurité, de nettoiement et de gardiennage y sont à pied d'œuvre. Dans l'enceinte, la gestion est tenable, mais les pourtours sont moins accueillants puisqu'ils sont adjacents au marché, d'où semblent venir tous les maux. D'aucuns ont demandé à ce que l'enceinte de la station soit clôturée pour éviter cette pollution et assurer l'hygiène et la propreté. Les responsables disent que cette gare allait être transférée à la cité Abdelkader, à l'emplacement des ex-bidonvilles, mitoyen avec le rail et la ligne électrique à haute tension, ce qui est un danger potentiel, en plus de l'exiguïté du terrain. L'autre proposition émise en ce sens est d'installer la station dans la commune de Béni Mered, plus espacée et proche de l'autoroute et des grandes voies. Même le transfert du marché est également proposé pour être plus commode et moderne. Ces deux projets permettraient de dégager des espaces pour le complexe sportif et la station du téléphérique afin de développer le tourisme et d'éliminer cette image déplorable du centre-ville.