Le nombre d'abonnés à la téléphonie mobile dépassera les 12 millions d'ici à la fin de l'année en cours. Cette estimation a été annoncée, hier, par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemaâ Haïchour, lors de son passage à l'émission « Questions de l'heure » de la Chaîne III de la Radio nationale. Le nombre d'Algériens possédant actuellement le téléphone portable est de 11 millions, à raison de 3 à 4 appareils par famille. Le marché est, selon le ministre, éligible à la progression dans les prochaines années. Pour lui, la venue d'un quatrième opérateur sur le marché de la téléphonie mobile n'est pas à exclure si ce dernier n'arrive pas à saturation. Le secteur de la téléphonie mobile, a souligné le ministre, a généré 53 000 postes d'emploi. Le développement du secteur de la téléphonie, a-t-il indiqué, se poursuivra avec l'introduction du sans-fil et l'extension de l'usage des fibres optiques pour le téléphone fixe. Un moyen qui demeure, a-t-il estimé, incontournable. « Nous allons élargir l'usage du téléphone fixe sans fil pour permettre le raccordement des zones rurales », a-t-il affirmé. Pour l'instant, l'Algérie compte, a-t-il précisé, 4 millions d'abonnés au téléphone fixe. Evoquant le nombre de demandes d'octroi d'une ligne téléphonique fixe encore en instance, le ministre a parlé de 3000 demandes à travers le territoire national. Afin de pallier ces insuffisances, le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication compte investir dans la fibre optique. « Nous sommes en train de développer la technologie de la fibre optique. Nous essayons actuellement une expérience d'un modèle personnalisé de la fibre optique à Alger. Si cette expérience donne des fruits appréciables, nous allons l'élargir à d'autres régions du pays », a indiqué le ministre. Revenant sur le conflit enclenché au début du mois de Ramadhan entre Algérie Télécom (AT) et l'opérateur de la téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie (OTA), le ministre a nié l'information faisant état de son intervention pour la résolution du conflit. Selon M. Haïchour, l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) est souveraine et c'est elle qui s'est chargée de la résolution du différend. Le conflit a, a-t-il rappelé, trouvé son épilogue après qu' Algérie Télécom a revu à la baisse ses tarifs à l'énergie (de 5000 DA à 80 DA) et à l'interconnexion (de 20 000 DA à 4 000 DA). « Algérie Télécom ne peut pas affecter sa gestion. Elle est tributaire d'un cahier des charges. Sinon elle risque de lourdes sanctions », a-t-il noté. M. Haïchour a précisé, au passage, que seul le gouvernement est habilité à décider du pourcentage dans l'ouverture du capital d'Algérie Télécom. Interrogé sur le projet de la mise en place d'un cyberparc au niveau de la nouvelle ville de Sidi Abdallah, actuellement en construction, le ministre dira qu'il sera opérationnel avant la fin de l'année 2006. Le ministère, selon son premier responsable, s'est fixé beaucoup d'objectifs. Il s'agit d'abord de la connexion téléphonique des établissements scolaires. Selon lui, sur 23 000 établissements, seulement 13 000 sont connectés au téléphone. « Nous avons beaucoup de travail à faire », a-t-il reconnu. Revenant sur l'opération Ousratic visant à équiper au moins 5 millions de foyers en micro-ordinateurs, Boudjemaâ Haïchour estime qu'elle a bien commencé. Lancée officiellement le 23 octobre dernier, cette opération touchera, a-t-il ajouté, tout le territoire national. L'important dans tout cela, pour le ministre, est de permettre l'accès à Internet à haut débit à toutes les familles algériennes. Quel sera le sort des cybercafés dans ce cas-là ? Et au ministre de répondre : « Nous avons recensé 7000 cybercafés. Les propriétaires de ces cybercafés seront libres de poursuivre leur activité. » Par ailleurs, le ministre a annoncé l'entame de la réflexion pour l'élaboration d'une loi contre la cybercriminalité.