Si le départ des diplômés permettra de libérer des places pédagogiques, il ne soulagera pas, pour autant, l'administration des œuvres universitaires. L'on pense mettre à disposition du secteur la toute nouvelle école maritime. L'université Abderahmane Mira de Béjaïa a rouvert ses portes pour une rentrée universitaire au goût de défi. Il s'agit de faire face à un trop plein d'étudiants inhabituel. Si sur le plan de l'hébergement, la situation est plus que préoccupante pour cause du déficit avéré de lits, sur le plan de la pédagogie, les responsables de l'université, tout en se voulant rassurant, réservent une solution «au cas où un problème se poserait», c'est celle de prolonger les horaires d'études. «Nous irons, si besoin, jusqu'à 20h et pourquoi pas au-delà» nous répond le recteur, professeur Djoudi Merabet qui, voulant faire d'une pierre deux coups, trouve là l'occasion aussi de «rentabiliser» les infrastructures universitaires. Selon lui, la rentrée pour la majorité des nouveaux bacheliers est prévue à partir du 19 octobre prochain. Aux dernières statistiques, soit au lendemain de la clôture des inscriptions, se sont 9492 nouveaux bacheliers, dont 61% de filles, qui se sont inscrits à Béjaïa. Bien au-delà des projections. Pour mesurer l'importance du flux, il suffit de noter que, prenant en compte ses capacités d'accueil, l'université Abderahmane Mira avait affiché sa disponibilité à accueillir 4970 nouveaux étudiants. Le ministère de l'enseignement supérieur y a orienté le double, soit 9583 bacheliers dont certains pour des filières à recrutement national. Selon le recteur, 20 000 étudiants ont demandé à être affecté à Béjaïa. Venant en tête des filières en nombre d'étudiants, les sciences économiques, de gestion et commerciales, accueille, quelque 1500 nouveaux bacheliers, 900 de plus que ses capacités théoriques. Le département de langue et culture amazigh enregistre, lui, 412 nouveaux inscrits. Il compte un surnombre provenant essentiellement des affectations de nouveaux bacheliers venants, en majorité, de Tizi Ouzou et de Bouira, deux wilayas où est dispensé, pourtant, l'enseignement de tamazight au niveau des deux établissements universitaires. Seules, la nouvelle filière des mathématiques informatiques et celle des sciences de la nature et de la vie sont en deçà de leur capacité d'accueil. En basculant cette année à presque 100% dans le système LMD, en exceptant la filière médecine, l'université de Béjaïa n'a gardé du système classique que 28 offres de formation. En plus de 15 nouveaux masters dont un international en sciences de l'environnement, gestion des ressources naturelles et développement durable, six nouvelles offres de formation de licence ont été proposées cette année. Parmi celles-ci, la licence en sciences et techniques des activités physiques et sportives a intéressé beaucoup de nouveaux bacheliers. 200 y ont été orientés avant que l'on ne retienne que 81 seulement, dont 20 filles, après un test d'aptitude physique. Pour assurer une place pédagogique à tout ce beau monde, l'université de Béjaïa compte sur les 4250 places pédagogiques à réceptionner pour le compte de la présente rentrée et aussi sur les quelque 4700 places que devront libérer les diplômés sortants. Mais, le départ de ces diplômés ne soulagera pas, pour autant, l'administration des œuvres universitaires (DOU) et pour cause. A peine 2800 seulement lits seront libérés. Le déficit est estimé à pas moins de 1935 lits. C'est autant d'étudiants candidats au statut de «SDF». Aucune nouvelle infrastructure d'hébergement n'a été réalisée pour cette année. Contrainte qu'elle est à héberger ces contingents de nouveaux bacheliers, l'administration risque de le faire dans des cités surpeuplées et qui attendent que soit exécutée l'opération de leur réhabilitation programmée il y a un temps. Une solution a été préconisée pour combler un tant soit peu le déficit en lits : héberger une partie des étudiants au niveau de la nouvelle école maritime de Sidi Ali Lebhar.