Entre 1962 et 2006, le nombre de bidonvilles est passé du simple au double dans la capitale, et ce, en dépit des nombreuses actions visant à éradiquer ce genre d'habitations. « La capitale compte actuellement 30 000 baraques, alors qu'elle n'en comptait que 15 000 à la veille de l'indépendance », nous informent nos sources auprès de la wilaya d'Alger.Vers 1966, le nombre de bidonvilles a diminué pour atteindre les 2000, les occupants des autres habitations précaires, 13 000 familles environ, ayant été relogées dans les demeures abandonnées par les colons. Durant les années qui ont suivi, le nombre de baraques connaîtra une augmentation vertigineuse, en raison de l'exode rural qu'a connu la capitale. « Vers les années 1980, le nombre de ces habitations précaires a atteint les 25 000 », soulignent nos sources. Durant cette même période, les autorités de l'époque ont mené différentes opérations de relogement, ce qui a réduit sensiblement le nombre de bidonvilles dans la capitale. « Celui-ci a chuté à 10 000 baraques à la fin des années 1980 », précisent nos sources. Les efforts des autorités seront, toutefois, anéantis avec la deuxième vague d'exode qu'a subi la capitale, en raison, cette fois-ci, de la violence terrorise qui a obligé des populations entières à se déplacer vers la capitale où le risque était relativement moindre. Le nombre de ces habitations a atteint les 23 000 vers l'année 1998. Un nombre qui connaîtra une lente évolution durant les années suivantes. Par ailleurs, le séisme de mai 2003 compliquera davantage les choses, imposant une demande supplémentaire mais surtout inattendue sur le logement. Les 30 000 constructions précaires existantes actuellement et qui totalisent une population d'un peu plus de 200 000 âmes, représentent un sérieux problème pour la capitale. Outre la misère sociale et les fléaux qu'il génère, ce phénomène représente un frein pour le développement de la première ville de pays. On nous informe justement, à ce propos, que la moitié des terrains occupés par les bidonvilles algérois sont des terrains tout à fait exploitables pour la réalisation de différents projets d'utilité publique. Certains de ces terrains sont même inscrits dans les programmes du Plan de développement et d'aménagement urbain (PDAU) et du Plan d'occupation du sol (POS) pour le lancement d'un certain nombre de projets. Des projets qui risquent de ne jamais voir le jour si la question des bidonvilles n'est pas réglée de façon définitive.