Le mois sacré arrive à son terme et il serait dommage de faire l'impasse sur ce qui en fait un mois pas comme les autres : cette odeur si particulière qu'on peut humer en passant devant toutes les demeures. Cette incontournable soupe qui nous sert d'entrée : chorba, djari, hrira... à chacun son potage, selon qu'on soit au Centre, à l'Est, à l'Ouest ou au Sud de l'Algérie. Les recettes et les variantes se comptent par dizaines. Une petite recherche et quelques questions auprès des ménagères nous ont permis de faire un petit tour d'horizon et un recensement approximatif de ces soupes algériennes et maghrébines qui se préparent de différentes façons. Dans la capitale, on parle de chorba vermicelle. A elle seule, elle compte plusieurs variantes : avec courgettes, avec aubergines, avec fèves fraîches, avec pommes de terre, avec petits-pois ou avec plusieurs légumes à la fois. Il y a également la chorba frik (blé concassé). Celle-ci varie selon les régions, d'autant qu'elle est particulièrement prisée à l'est de l'Algérie. Elle se prépare avec des morceaux de viande, des boulettes de viande hachée, avec ou sans pois chiches, et avec des légumes à Alger et à Constantine. Il y a aussi la chorba beïda, ou djari biad à l'Est. Assez semblable à travers toutes les régions, elle se fait avec du poulet, ou avec de la viande hachée, le plus important étant le citron et les œufs à la fin de la préparation. Autre potage, la chorba fassia : avec carottes, navets, pommes de terre et viande. Un peu bizarre pour certains, elle est généralement préparée à l'Ouest. Région où la hrira est reine. Là encore, ces variétés ne se comptent plus. Mais en général, elle se prépare avec des légumes ou avec des herbes ou les deux à la fois. Sa particularité : on peut la faire avec ou sans viande ou poulet. Son point fort : la farine qui lui donne un velouté incomparable. La hrira n'est pas, cependant l'apanage de l'ouest de l'Algérie, on la retrouve à Blida, à Cherchell... et chaque région a sa propre recette de base, en plus d'autres variantes. Ces dernières années, de nombreuses autres variétés nous sont arrivées, notamment du Maroc, le pays de la hrira par excellence. Les chaînes de télévision numériques y sont pour beaucoup. C'est ainsi qu'on découvrira la hrira au gingembre, la dchicha aux noix (soupe de blé) qui est assez différente de la dchicha algérienne, préparée avec du zaâtar. Bref, de part les influences régionales et culturelles, on se retrouve avec un nombre incalculable de soupes traditionnelles qui font toute la différence ! La richesse de notre cuisine n'est plus à démontrer, mais il serait extraordinaire de goûter à tous ces potages, de le apprécier à leur juste valeur et surtout de le préparer !