Le regretté Papou, ingénieux joueur de la derbouka, a, semble-t-il, trouvé sa relève. Abderrezak Kourahmed, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est un jeune prodige de 14 ans. Il a le don de bien jouer de la derbouka, instrument difficile à manier, aux dires des initiés du chaâbi. Ce bout de chou, natif du quartier populaire de Belouizdad, est de corpulence chétive pour son âge, mais il a la volonté tenace de progresser dans les règles de l'art. A en croire ce père qui n'a de yeux que pour son « petit papou », Abderrezak s'est familiarisé avec cet instrument de percussion dès l'âge de 5 ans. C'est à la maison qu'il a eu les premiers contacts avec la derbouka. C'est dire le génie précoce de cet enfant du vieux Belcourt. Il a caressé la derbouka à l'âge où ces copains jouaient au ballon ou s'agrippaient au jupon de leur mère. Son père est un chanteur du chaâbi. Sans doute cela, avec le soutien conséquent de sa famille, a aidé le jeune « drabki » a faire son entrée en 2002, au conservatoire de Kouba sous la férule de Bachir Mazouni. « Je compte le réinscrire cette année encore au conservatoire », indique son père. Le mois sacré a été l'occasion pour lui de se frotter avec les adultes appartenant à la famille du chaâbi. En 2003, pour l'exemple, il a participé à l'animation de plusieurs galas initiés par l'association nommée Dey. cette dernière s'est produite, entre autres, à Réghaïa, Tizi Ouzou et Hussein Dey. Pendant l'été dernier, le jeune Abderrazak a participé à l'animation d'une quinzaine de fêtes. La dernière fois qu'il est monté sur scène était en prenant part à la soirée de chaâbi animée le 14 octobre dernier par le chanteur Abdelmalek Imensourène au complexe de la jeunesse Abderrahmane Laâla d'El Madania (ex-Clos Salambier). Actuellement, le principal objectif du jeune Abderrezak est sa scolarité. Il voudrait devenir médecin. « Tu devra beaucoup travailler pour cela », lui conseille son père avec beaucoup de sérieux. Comme quoi, les dons, il en a à en revendre, et peuvent faire banquette avec des désirs.