Substituer le béton à la noble pierre taillée, n'est certainement pas un réflexe responsable. La énième, pour ne pas dire tout simplement la sempiternelle opération de réfection des trottoirs touchant certains quartiers d'El Eulma, seconde ville de la wilaya de Sétif, a fait des gorges chaudes parmi la population qui ne comprend plus l'utilité de cette action, d'autant plus que les trottoirs ciblés sont en bon état. Les responsables concernés auraient dû engager leurs efforts et utiliser tous les moyens de la commune pour mettre fin à l'anarchie qui caractérise la ville en déclenchant une vaste opération d'assainissement du fait qu'El Eulma croule sous les déchets et les ordures, notamment au niveau de certains quartiers et cités, sans oublier l'état des routes qui empoisonne la vie des citoyens, et le mécontentement des habitants ne s'arrête pas là. Certains résidants se sont carrément opposés aux agents de l'entreprise chargée des travaux qui voulaient procéder à l'enlèvement, pur et simple, de pierres taillées servant de rives aux trottoirs dont certaines sont là, selon les anciens de la ville, depuis la création d'El Eulma, le 26 avril 1826; pour être remplacées par un tas de béton artificiel sans relief apparent. Ces pierres taillées, d'après de nombreux citoyens, prennent une destination inconnue. L'on apprend qu'une grande partie de la rue Bachir Guessab a subi d'importants dégâts tout, d'ailleurs, comme la rue Emir Abdelkader, avant que les citoyens ne s'opposent au massacre. Les travaux de démolition se sont poursuivis sans toucher, cette fois, aux pierres taillées qui sont pour le moment épargnées. Mais pour combien de temps encore ?