Le «massacre» des trottoirs du centre-ville d'Oran se poursuit sans susciter de réactions significatives de la part des autorités concernées. En effet, il existe actuellement deux programmes distincts relatifs à la réhabilitation des trottoirs à Oran. Le premier est pris en charge par la wilaya par le biais de la direction de l'Urbanisme et de la Construction (DUC), alors que le second, qui est composé de deux tranches, est chapeauté par l'APC d'Oran. Le programme de la wilaya prend en charge près de 20.000 m² de trottoirs au niveau des grandes artères du centre-ville, à savoir: la rue Larbi Ben M'hidi, la rue Khemisti et le boulevard Mohamed V. Il est actuellement en phase de finalisation. Même si le choix du matériau utilisé, (béton imprimé), pour ce programme n'a pas fait l'unanimité parmi les citoyens et les techniciens, il reste tout de même que la qualité du travail réalisé est jugée, plus ou moins, correcte. Ce n'est guère le cas pour le programme pris en charge par l'APC d'Oran qui a dernièrement entamé la première tranche des travaux de son programme au niveau des perpendiculaires. L'APC qui a, également, opté pour le béton imprimé a consacré pour cette première tranche une enveloppe de 2 milliards de centimes. Si pour le programme de la wilaya, on remet en cause le choix du matériau utilisé, pour le programme de l'APC, on parle carrément de qualité des travaux. «Du vulgaire ciment en guise de trottoirs». C'est par ces termes que beaucoup d'habitants du centre-ville qualifient la qualité de ces trottoirs, dont la réalisation se fait, selon des sources concordantes, sans bureau d'étude pour assurer le suivi, contrairement au programme chapeauté par la DUC. Signe de mécontentement de l'administration locale, certaines parcelles de ces trottoirs fraîchement installées ont dû carrément être enlevées tant la qualité du travail réalisé était mauvaise. Le plus urgent, aujourd'hui, est de limiter les dégâts en installant un bureau d'étude pour assurer le contrôle et le suivi des travaux. Les autorités locales semblent, par ailleurs, assumer complètement leur choix d'utiliser le béton imprimé comme seul matériau à utiliser pour l'ensemble des trottoirs ciblés, en dépit des réserves exprimées par beaucoup de citoyens et techniciens. La preuve: la deuxième tranche du programme de l'APC, non encore lancée et qui a bénéficié d'une enveloppe de 1,5 milliard de centimes de la part de l'APC, sera également réalisé avec ce même béton imprimé, comme l'attestent nos sources. Faute d'un matériau plus noble et plus en adéquation avec les spécificités du centre-ville d'Oran, les pouvoirs publics sont aujourd'hui interpellés par beaucoup de citoyens pour assurer une qualité de travail aux normes et éviter qu'une opération initialement prometteuse ne soit complètement ratée.