Sans salaires depuis plusieurs mois, les travailleurs de l'entreprise Infrafer, spécialisée dans les infrastructures ferroviaires, projettent d'organiser un sit-in mercredi prochain, devant le siège de l'Agence nationale d'études et de suivi des investissements ferroviaires (Anserif) pour protester contre la situation dans laquelle est maintenue leur entreprise. Contacté hier, Haroudi Kamel, porte-parole des travailleurs et membre du bureau syndicat UGTA, relève que les travailleurs «s'inscrivent dans la légalité et usent de leurs droits pour réclamer pacifiquement la prise en charge de leurs problèmes par les pouvoirs publics». Le sit-in, qui sera organisé par les travailleurs, dans la matinée du 13 octobre à Rouiba, ne sera pas suivi d'arrêt de travail, souligne M. Haroudi, mais «les travailleurs se réservent le droit d'y recourir ainsi qu'à d'autres actions si leurs revendications ne sont pas prises en charge par l'Anserif, l'UGTA, le ministère des Travaux publics, le ministère des Transports et le Premier ministère». Les difficultés de l'entreprise Infrafer sont dues, selon les représentants syndicaux des travailleurs, au non-paiement par l'Anserif de créances, estimées à 300 milliards de centimes représentant le montant des travaux effectués par l'entreprise dans le cadre des projets qui lui ont été octroyés. L'activité d'Infrafer est sérieusement compromise en raison d'absence de plan de charge et de difficultés d'approvisionnement dues au manque de ressources financières. Dans le sillage de ces difficultés, les 1400 travailleurs n'ont pas perçu leurs salaires depuis quatre mois, traversent des moments difficiles et vivent une situation familiale et sociale déplorable. Des difficultés que les syndicalistes disent avoir «signalées à maintes reprises par le biais de lettres officielles au Premier ministre, aux ministres des Travaux publics et des Transports et à la centrale syndicale, sans qu'aucune réponse ne leur parvienne jusqu'à présent». Un silence qui inquiète les travailleurs, désormais sans ressources, et les pousse à frapper encore une fois à toutes les portes pour réclamer leur dû et le déblocage de la situation de leur entreprise qui a honoré jusqu'à présent tous ses engagements. Les syndicalistes relèvent aussi que leur entreprise – qui a décroché en 2009 deux contrats estimés à 149 milliards de dinars pour des projets à l'ouest du pays – a été ensuite écartée au profit d'entreprises nationales privées et étrangères. Infrafer est née de la restructuration, en1986, de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). Elle assure des travaux ferroviaires et de génie civil, terrassement, ballastage, fabrication de traverses en béton armé, de ballast et d'agrégats.