La Société du centre commercial et d'affaires (SCCA) mise sur le cachet commercial du quartier où elle s'implante et la présence d'hypermarchés dans le centre. Toute la stratégie de la société de droit algérien, appartenant au groupe suisse Valartis, repose sur un « marché algérien en croissance », selon Jean Rizk, directeur du centre de Bab Ezzouar, qui n'avance aucune prévision sur la rentabilité de l'investissement initial de 7 milliards de dinars. -Quels objectifs vous vous êtes fixés à travers le projet du Centre d'affaires, commercial et de loisirs de Bab Ezzouar ? L'objectif principal est d'offrir un centre de vie aux Algériens, de la taille et de la qualité de ceux qui se font dans le monde. En étant le premier du genre, SCCA fixe la barre très haute et se veut pionnière et leader sur ce marché en croissance. Il en découle tous les autres points qui vont de la rentabilité des investissements à la création d'emplois, et à la formation des hommes et femmes, dans un contexte d'exigence et de qualité. -Dans le cadre de la règlementation en vigueur en Algérie en matière d'investissement, des avantages fiscaux et parafiscaux sont accordés par l'Etat algérien. Est-ce que la société en charge de ce centre a bénéficié de cesavantages ? Qu'elles en sont les termes du contrat ou de la convention entre l'Etat algérien et votre Valartis Group? La SCCA bénéficie du régime de l'ANDI (Agence nationale de développement de l'investissement). Ce régime encourage les investissements étrangers, et octroie des exonérations en matière de TVA (Taxe sur la valeur ajoutée), d'importations, et de taxes sur les bénéfices. Et ce pendant soit la période de chantier ou celle de l'exploitation qui suit. Il serait trop long de développer le sujet mais c'est ici les principaux éléments. L'ANDI est habilitée à octroyer des exonérations fiscales et parafiscales selon deux régimes : un régime général qui concerne les investissements courants et un régime dérogatoire réservé aux investissements réalisés dans des zones spécifiques ou ceux présentant un intérêt particulier pour l'économie nationale. Ces derniers sont soumis à une convention à signer entre l'ANDI, pour le compte de l'Etat, d'une part et l'investisseur d'autre part. C'est en conformité avec la qualité du projet et son intérêt pour l'économie nationale que SCCA bénéficie de ce régime. -Le groupe a investi 7 milliards de dinars d'investissements suisses (70 millions d'euros) dans ce projet considéré comme le plus important au Maghreb. Y aurait-il d'autres projets similaires en Algérie dans d'autres wilayas ? A travers l'investissement de 7 milliards de dinars initial, SCCA ouvre en effet la voie à d'autres projets dans le pays. Cela a été souvent précisé par Alain Rolland, président de la SCCA. Le projet le plus proche, une fois le centre commercial de Bab Ezzouar mis en orbite, est celui d'Oran. Ce dernier devrait être lancé courant 2011 et offrira à la SCCA un vecteur de développement sur son créneau. Il s'en suivra d'autres projets dans le pays dont les plans sont en ébauche. -Avez-vous réalisé des projets similaires au Maghreb, en Afrique, dans le monde arabe voire ailleurs ? L'équipe de Valartis possède des investissements dans divers pays d'Europe, et en Russie. SCCA est donc dans un environnement propice au développement et à la construction de centres commerciaux. L'Algérie est cependant le premier pays où Valartis investit dans la région MENA en général. -Que pensez-vous du marché algérien et de sa rentabilité dans ce créneau spécialement puisque vous êtes dans ce pari, d'autant que plusieurs expériences précédentes à la vôtre n'ont pas réussi ? Tout d'abord aucun projet n'est comparable et l'échec des uns n'implique pas de rester frileux. L'Algérie est un pays en plein développement, les années à venir verront de grands investissements dans les infrastructures de l'Etat. L'Algérie possède de grandes capacités d'investissements en général. Et le peuple algérien est plein d'ambitions. Les richesses de l'Algérie sont multiples, au-delà des richesses minières, le pays est un vivier pour le tourisme. La nature en Algérie est superbe et de ce fait le pays ne peut que connaître une évolution prometteuse. C'est à partir de ces constats et des faits développés plus haut que nous pouvons dire que SCCA accompagne cette tendance. Dans quelques années, le quartier d'affaires de Bab Ezzouar brillera de tous ses feux. SCCA y croit et le prouve. -Quelles sont vos prévisions en termes de chiffre d'affaires pour cette année, en 2011 et jusqu'à 2020, car une étude de marché a été probablement réalisée au préalable ? Vous comprendrez aisément que nous ne pouvons dévoiler les chiffres qui sont les nôtres. Cependant nous confirmons que la centre commercial de Bab Ezzouar est tout à fait comparable en termes de chiffres d'affaires avec son exempl La Praille à Genève. La fréquentation du centre commercial de Bab Ezzouar dépasse celle des meilleurs centres commerciaux d'Europe. Ces faits et chiffres sont prouvés depuis l'ouverture en août 2010 et se confirment de jour en jour avec une fréquentation qui s'adapte à l'offre du centre. Dans un mois, l'ensemble des magasins sera ouvert et la fréquentation subira de ce fait un nouvel élan. En résumé, SCCA peut confirmer la validité de son business plan initial. SCCA s'adapte aussi aux fluctuations du commerce de détail. Des plannings promotionnels et de communication viendront conforter ces objectifs en allant séduire de nouveaux clients. -Quel est l'apport de ce genre de projet à l'économie algérienne ? L'apport à l'économie algérienne est multiple. Tout d'abord le centre commercial de Bab Ezzouar est un laboratoire au sein duquel s'expérimentent de nombreux concepts. Et il faut citer la prévention qui s'exprime à travers les équipements et le savoir-faire. En matière de commerce de détail, l'apport est très fort par la présence de marques internationales. Pour la création d'emploi, le projet est source de formation et représente un bassin d'emplois de 1500 personnes, sans compter les personnes qui travaillent en périphérie. SCCA compte 100 collaborateurs, à 99% algériens. La construction du projet s'est faite avec des entreprises algériennes en majorité. L'évolution même du quartier d'affaires de Bab Ezzouar se fait autour du centre commercial. En résumé, ce projet est en osmose avec son environnement, il surfe sur les qualités des Algériens, et la volonté des autorités de développer ce genre de commerces. Sans oublier l'apport en matière de grande distribution, car le premier hypermarché du pays est ouvert dans le centre commercial, ce qui est là aussi est vecteur de développement du commerce et de l'économie, dont les produits nationaux ne peuvent que profiter. Je reviens aussi sur le message de SCCA : «Rien de grand ne se fait sans passion», car tout est là. Il faut de la volonté, le goût du risque, du courage, de la rigueur, pour mettre en route un tel projet. SCCA a ouvert la marche pionnière, elle s'inscrit à jamais dans les livres d'histoire comme pionnière des centres commerciaux en Algérie. A ce titre, elle se doit de réussir et c'est ce à quoi elle s'attache quotidiennement.