Le projet visant la réalisation d'un centre anti-cancer au chef-lieu de wilaya a été abandonné par le ministère de la Santé et de la réforme hospitalière pour des raisons obscures. Le cancer tue de plus en plus dans la wilaya. Selon une source médicale, 30 personnes sont décédées depuis le Ramadhan passé. 10 d'entre elles sont des enseignants, et le reste est constitué de femmes et d'hommes âgés entre 28 et 40 ans. Les malades se plaignent de lenteurs dans la prise en charge au niveau des centres spécialisés d'Alger et de Blida. D'après eux, il faut attendre en moyenne deux mois et parfois plus pour avoir un rendez-vous au niveau de ces établissements. Conscient du problème, le ministère de la Santé et de la réforme hospitalière avait prévu un centre anti-cancer au chef-lieu de wilaya. Cependant, le projet dont le choix de terrain a été effectué et l'argent débloqué depuis 2009, a été abandonné par le même ministère pour des raisons obscures. La décision est tombée au moment où la direction de la santé s'apprêtait, nous dit-on, à lancer l'avis d'appel d'offres de sélection des entreprises de réalisation. Aucune information officielle n'a été fournie quant au motif de cette délocalisation qui ne dit pas son nom. Cette mesure a, comme il fallait s'y attendre, provoqué le mécontentement de la population du corps médical et des élus locaux. Conséquences préjudiciables Après, donc, l'association du corps médical privé (ACMPC), c'est au tour de l'APW et de certains députés de s'intéresser de près à la question. Les membres de l'APN ont l'intention d'interpeller le ministre de la Santé sur ce revirement inattendu aux conséquences assez préjudiciables pour les cancéreux de la région. Sur les causes réelles de cette affection, l'ACMPC n'a pas hésité à faire le lien entre cette maladie et la dégradation continue de l'environnement et des conditions de vie des citoyens. «Le fait que notre wilaya compte un grand nombre de malades cancéreux est reconnu par toutes les autorités médicales, incriminant une dégradation de l'environnement local (principalement les effets néfastes à long terme des constructions en préfabriqués érigées après le séisme de 1980, mettant en jeu une relation de cause à effet entre cancers et certains matériaux utilisés dans la réalisation des chalets). Des autorités ministérielles en visite de travail dans la ville, – interpelées maintes fois à trouver une solution adéquate et réaliste au problème –, n'ont pas daigné admettre ce rapprochement prétextant l'absence d'enquêtes et de statistiques le prouvant», souligne l'association dans son communiqué. «Mais qui est obligé par devoir de procéder à de telles enquêtes ? Et qu'attend-ton pour les entamer ?» s'interroge-t-elle.