Une enveloppe de 30 milliards de dinars a été consacrée à la prévention et à la lutte contre le cancer, dont le nombre de malades «augmente chaque année», a indiqué, hier, un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Cette enveloppe servira au financement d'un programme national de prévention et de lutte contre le cancer qui s'étalera jusqu'à 2009, a précisé la même source. Ce programme de développement vise notamment «à renforcer et à densifier» le réseau des hôpitaux spécialisés dans la lutte contre le cancer «sur la base d'une plus grande proximité». A cet effet, huit centres anti-cancéreux (CAC) sont en cours de réalisation et sept autres sont programmés dans le cadre de la loi de finances 2008. A ces 15 centres, répartis sur l'ensemble du territoire national, il y a lieu d'ajouter le futur Institut national du cancer qui est appelé à devenir «un centre référentiel» en matière de recherche, de formation et de soins de haut niveau. Il n'existe aujourd'hui que trois CAC et deux services hospitaliers d'oncologie et de radiothérapie à l'échelle nationale, a précisé la même source. En Algérie le cancer reste un véritable problème de santé publique. Selon des estimations du ministère de la Santé, cette maladie touche 100 personnes sur 100 000 habitants. L'Algérie compte plus de 250 000 cancéreux et chaque année environ 30 000 nouveaux cas sont diagnostiqués avec une augmentation de 50% du nombre de cas depuis une décennie. Le cancer reste l'une des principales causes de mortalité pour l'homme et pour la femme. Chaque année le nombre total de décès par cette maladie est de l'ordre de 20 000 personnes en Algérie. Le cancer du poumon occupe la première place chez l'homme. Pour la femme, c'est le cancer du sein qui est en première position dans les registres du cancer à Alger, Oran et Sétif. Son incidence est autour de 25 pour 100 000 habitants. Selon les statistiques du ministère de la Santé, 50% des patientes ont moins de 50 ans et sont généralement diagnostiquées à un stade tardif. Le cancer du sein est la première cause de mortalité des Algériennes. Par régions, ce sont les wilayas d'Alger, Blida et Tizi Ouzou qui sont les plus touchées par les tumeurs, le nombre le plus important est enregistré au niveau de la wilaya d'Alger avec 2 727 nouveaux cas, suivie de celle de Tizi Ouzou avec 856 nouveaux cas et enfin celle de Blida avec 626 nouveaux cas. Il faut rappeler que la lutte contre le cancer coûte cher au Trésor public. Ainsi, pour 100 cas transférés à l'étranger, l'Etat débourse 3 milliards de dinars.