Un fait sans précédent: l'hôpital à été envahi dans la nuit du dimanche à lundi, par des individus ivres, armés de couteaux et de bombes lacrymogènes, qui se sont livrés à de multiples agressions sous l'œil impuissant de l'encadrement médical. L'hôpital Ibn Rochd, la plus importante unité du Centre hospitalier universitaire de Annaba (CHU), était avant-hier en effervescence. Plusieurs dizaines de médecins spécialistes et résidents, des paramédicaux et des infirmiers, ont manifesté leur colère devant le siège de la direction générale de l'hôpital en dénonçant l'absence de sécurité dans les différents services où ils exercent, notamment celui des urgences. L'envahissement de ce dernier, dans la nuit du dimanche à lundi, par des individus ivres et armés de couteaux, sabres et bombes lacrymogènes, et les multiples agressions entre eux sous l'œil impuissant de l'encadrement médical en est la goutte qui a fait déborder le vase. Une bataille entre deux groupes de délinquants en état d'ébriété avancé s'est soldée par 10 blessés à l'arme blanche, dont deux parmi le personnel hospitalier. Même les bureaux des médecins résidents de garde n'ont pas échappé à l'attaque. L'intervention des services de sécurité a permis la mise hors d'état de nuire de 4 agresseurs tandis que d'intenses recherches ont été lancées à l'encontre du reste. «Nous exerçons dans des conditions lamentables et dans l'insécurité totale, notamment la nuit. Nous sommes à la merci des délinquants et autres malfaiteurs qui nous rendent quotidiennement visite. Si des mesures sécuritaires ne seront pas prises dans l'immédiat, nous n'exercerons plus dans l'insécurité. Cette situation dure depuis plusieurs années et l'ancien directeur général, limogé il y a quelques semaines, n'en avait cure», tonnent plusieurs anesthésistes rencontrés sur le lieu de la manifestation. Du côté de la nouvelle direction qui a reçu les représentants des protestataires, promesse a été donnée de mettre en place un plan de sécurité efficace à l'effet d'assurer l'ordre et la sécurité du personnel dans tous les services, notamment celui des urgences de part sa sensibilité.