En effet, filles ou garçons, jeunes ou personnes âgées cherchent désespérément un moyen sûr et efficace pour se défendre contre tout acte d'agression physique. Le produit ou l'arme de défense sollicité et ardemment désiré serait, nous fait-on savoir, la bombe lacrymogène qu'on peut trouver dans certaines cités populaires comme celle du 11-Décembre. Certes, cette arme assez particulier est destinée à l'autodéfense. Néanmoins, il est strictement interdit par la loi de circuler avec des armes blanches, les bombes lacrymogènes étant les plus utilisées par les délinquants, les voleurs et les agresseurs professionnels. Or, un seul jet sur le visage et la victime devient inoffensive durant quelques minutes, temps suffisant pour la détrousser, lui arracher son portable des mains, lui voler une chaîne ou une boucle d'oreille en or ou un porte-feuille tout simplement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces scènes se répètent presque quotidiennement. Chaque jour, on signale cinq à dix agressions contre sur d'honnêtes citoyens, en particulier les jeunes filles et les femmes, au vu et au su de tout le monde. Une recrudescence incroyable d'agressions et de bagarres entre délinquants avec usage d'armes blanches est actuellement constatée dans plusieurs quartiers de la ville d'Annaba. La plus récente agression date du mois de juin? La petite localité de Chabia, relevant de la commune d'El-Bouni, a vécu dans une peur provoquée par un crime commis par des inconnus sur Yacine, un homme âgé de 39 ans. D'après les premiers éléments de l'enquête, des citoyens avaient téléphoné aux éléments de la Gendarmerie nationale pour leur faire part de la découverte d'un homme blessé à la jambe à coups de couteau gisant sur le bord de la chaussée de la cité du 1er-Mai. Les éléments de la Protection civile et de la Gendarmerie nationale se sont rapidement dépêchés sur les lieux afin de porter secours à la victime qui a été évacuée vers les urgences du CHU d'Annaba. Malheureusement, la victime succomba à ses blessures. Une enquête a été déclenchée par les services concernés pour déterminer les raisons exactes de cet assassinat et trouver la piste des criminels en fuite. Les services de la police judiciaire de la Sûreté de wilaya ont enregistré, durant la période allant du 1er au 30 juin 2010, 75 affaires de crime et délit contre des personnes, 16 autres concernant la délinquance juvénile, 71 cas de crime et délit contre les biens impliquant 44 personnes dont 13 ont été placées sous mandat de dépôt, a-t-on appris de sources policières. Le mois précédent, ces mêmes services ont recensé un nombre moins élevé d'agressions, soit 37 affaires de crime et délit contre des personnes, 61 autres cas contre les biens et 11 liées à la délinquance juvénile mettant en cause 14 personnes. Toujours durant le mois de juin 2010, la violence, règne en maître dans les cités de la wilaya d'Annaba. Cette fois-ci, c'est le vieux quartier d'El-M'haffer qui a été le théâtre d'une agression hors du commun : cinq personnes armés de couteaux et de sabres se sont attaquées à un commerçant de la région. Bilan : trois blessés. Les cinq mis en cause, âgés de 20 à 27 ans, ont été arrêtés par la police pour être traduits en justice, précise-t-on. La pègre sévit toujours Un terrible drame est survenu la mi-juin dans la région de la plaine ouest de la ville d'Annaba. Une bande de malfaiteurs composée de six personnes armées d'armes blanches et de sabres s'est attaquée à une famille provoquant des blessures graves à trois membres de celle-ci après avoir défoncé la porte d'entrée, a-t-on appris de sources policières. Les malfrats ont asséné des coups violents au locataire au niveau du thorax, la deuxième victime a reçu aussi des coups de couteau dans diverses parties du corps lui causant une hémorragie interne. Quant à la troisième victime, elle a été frappé gravement au niveau de la tête et du thorax, indique-t-on. Cette agression barbare a eu lieu vers midi quand la mère de famille était par chance dehors en train de faire des courses. Les malheureuses victimes ont été transférées vers les urgences du centre hospitalo-universitaire d'Annaba pour être prises en charge. La cause de cette odieuse attaque reste pour le moment inconnue. Il faudra attendant l'aboutissement de l'enquête policière afin de déterminer les circonstances exactes de cette tragédie, indique-t-on. Les agresseurs réussissent toujours leur forfait Comme partout ailleurs, la ville d'Annaba n'est pas épargnée du phénomène du vol tous types confondus. Les vols à la tire sont devenus monnaie courante au niveau des stations de bus et du transport urbain. Les stations de bus de Sidi Brahim, Kouche Nouredine et autres lieux comme le cours de la Révolution, le marché d'El Sarwel, le pôle universitaire qui sont devenus des lieux de prédilection pour les voleurs et les agresseurs malgré la présence des services de sécurité. C'est durant les heures de pointe que les vols à la tire sont le plus souvent signalés. A l'exemple de cette vieille dame qui, au moment d'emprunter un minibus, s'est aperçue de la disparation de son porte-monnaie alors que les auteurs du forfait se sont noyés dans la foule, laissant derrière eux la malheureuse victime dans un désarroi absolu. Nombreuses sont les femmes victimes d'un vol à l'arraché, qui perdant un collier, qui un bijou de valeur, avec parfois de graves blessures. Les voleurs agissent par groupe de trois à quatre individus et chacun a un rôle précis : guet, passage à l'acte et protection de l'agresseur... Tout est calculé afin que les opérations réussissent. D'autres bandes se sont spécialisées dans le cambriolage d'habitations et le vol de voitures. Celles-ci opèrent de nuit comme de jour une fois assurées de la faisabilité de l'action. Il est à signaler que les éléments de la Gendarmerie nationale de Sidi Amar ont arrêté la semaine dernière 5 casseurs de véhicules originaires de la wilaya d'El Taref qui étaient sur le point de voler une voiture de marque Chevrolet, et ce grâce à un renseignement fourni par un inconnu. Dans tous les cas de figure, les bijoux volés sont, nous dit-on, revendus à certains bijoutiers connus par les voleurs. Quant aux véhicules volés, dans la plupart des cas, s'ils ne sont pas maquillés, ils sont désossés et revendus en pièces détachées dans les marchés nationaux. Retour des batailles rangées Le mois de juin dernier a réellement connu une vraie violence au sein de certains quartiers et cités de la wilaya d'Annaba. Une bagarre s'était déclenchée dans la cité 508 de la localité de Chaïba à quelques kilomètres de la ville entre des jeunes désoeuvrés armés de couteaux et de sabres. Ces voyous avaient pris pour victime un vieil homme qui, par peur, avait pris la fuite pour se réfugier au deuxième étage d'un immeuble. La police, rapidement alertée, ne trouva pas, une fois sur les lieux, la trace des agresseurs. Quelques jours plus tard, une autre scène similaire s'est déroulée dans trois quartiers de la ville d'Annaba avec trois nouvelles rixes qui ont vite tournées en batailles rangées causant de graves blessures à six jeunes personnes, nous a-t-on informé. La première scène violente a eu lieu à l'intérieur de la cité d'El-Fakharine, dans sa région ouest, entre deux bandes de délinquants qui s'étaient affrontées à coups de couteau provoquant une véritable psychose au sein de la population. Un blessé a été enregistré durant ce rude affrontement et fut transporté vers les urgences de l'hôpital Ibn Rochd. Mais ses adversaires l'ont poursuivi jusqu'à l'hôpital et l'ont frappé de nouveau devant le personnel médical, indique-t-on. Quelques heures plus tard, une autre bagarre éclata dans la vieille ville entre des repris de justice notoires. Bilan : une personne blessée gravement. La victime, habituée à la violence, a reçu plusieurs coups de couteau et se trouve actuellement dans un état très critique à hôpital, a-t-on précisé de sources policières. Ces affrontements entre bandes rivales ont créé un climat d'insécurité et de terreur au sein de plusieurs quartiers de la ville, la violence étant devenu un moyen de règlement des conflits entre individus et groupes sociaux pour s'ériger en maîtres des lieux et acquérir le droit de racketter les habitants et les passagers ou vendre de la drogue. La psychose s'est installée dans certains comme à la place d'Armes, place forte du crime sous toutes ses formes. Celle-ci est d'ailleurs déconseillée aux étrangers. Malgré, les interventions multiples des services de sécurité, ce dangereux phénomène n'a jusque-là pas été éradiqué. De jour comme de nuit, des unités de police sont déployées sur le terrain afin de rétablir la paix publique dans ces quartiers réputés dangereux. Malgré leurs efforts et leur savoir-faire, la police et la gendarmerie sont visiblement dépassées par ce terrible phénomène de violence urbaine causé par la déperdition scolaire, la misère et l'oisiveté.