Les habitants de cette localité affrontent quotidiennement le danger sur l'autoroute. Ben Amar, est le nom d'une petite bourgade, située à quelques encablures du centre-ville, mais qui a la particularité d'être totalement marginalisée. Basée aux abords de la rocade sud entre trois communes, Dar El Beïda, Rouiba et Hamadi, ce hameau de maisons devenu compactes au fil du temps, sont dépourvues de toutes les commodités devant améliorer le cadre de vie de ses habitants afin de le rendre acceptable. Les commerces en tous genres, qui fleurissent partout, notamment sur l'artère principale, n'ont pas pour autant permis un quelconque essor. Cette localité semi-rurale a vu, en l'espace de quelques années seulement, le nombre de ses habitants passer du simple au double, mais sans que cette explosion démographique ne soit suivie parallèlement par un plan de développement à même de soustraire ses habitants des méandres du sous-développement. Le constat sur les lieux est plus qu'ahurissant, tant ce bout d'agglomération se trouve dénuée de structures et de services, «il n'y a même pas de pharmacie», nous confient les habitants. En effet, hormis une station service, qui s'est retrouvée d'ailleurs court-circuitée par les automobilistes par le fait du passage de l'autoroute Est-Ouest, il n'y a ni centre de santé, ni bureau de poste, ni écoles, «même pour les soins les plus élémentaires, nous sommes contraints d'aller soit à Rouiba ou à Hamadi», se désole-t-on sur place. Outre cette situation, dénotant d'une absence totale de prise en charge, la localité n'est desservie par aucun moyen de transport. «En matière de transport, nous sommes tributaires d'autres localités, car pour rejoindre l'un ou l'autre versant de la ville, nous sommes obligés d'attendre le passage des bus qui desservent Dar El Beïda ou Rouiba», nous expliquent les habitants. En tout état de cause, cette situation comparée à ce que les enfants scolarisés subissent au quotidien, n'est guère lourde, car ceux-ci affrontent quotidiennement un risque réel. L'origine de cette situation, est le sectionnement du bourg en deux par la nouvelle autoroute. C'est ainsi que pour rejoindre leurs établissements scolaires, les enfants sont forcés de traverser l'autoroute, «nos enfants traversent cette autoroute chaque jour, au risque de se faire renverser par les voitures qui passent à vive allure», affirment quelques parents d'élèves. Cette autoroute, qui compte quatre positions dans chaque sens, est aussi large que deux terrains de football, et pour la franchir, les enfants partent parfois en groupe afin de se soutenir mutuellement. Pour les moins téméraires, ils traversent en passant sous le tablier de l'autoroute, en empruntant l'une des innombrables canalisations souterraines réservées aux eaux pluviales. «Tant que les canalisations ne sont pas obstruées par les eaux pluviales, les enfants y passent aisément, mais au courant de la saison hivernale, il devient difficile, voire périlleux de traverser sous l'autoroute», nous assure un parent d'élève. Si les habitants de Ben Amar font avec le manque de structures et de prestations, ils ne peuvent toutefois nullement supporter l'inexistence d'une passerelle, qui aura certainement le mérite de leur éviter des drames à l'avenir.