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La roue de la fortune
j. k. Rowling, phénomène littéraire et éditorial
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2005

Peu d'auteurs ont rencontré le public aussi massivement que l'a fait Joanne Kathleen Rowling. A 40 ans à peine - elle est née le 31 juillet 1965 dans le Gloucestershire en Angleterre, - la romancière est consacrée par une réussite quasi planétaire grâce à la saga Harry Potter qui la place en tête des meilleures ventes de livres dans pratiquement tous les pays du monde.
Ce sont des millions d'exemplaires vendus à chaque nouveau titre des aventures de Harry Potter et, accessoirement, cet enchaînement économique place J. K. Rowling parmi les plus grosses fortunes de ces dix dernières années. La romancière figure ainsi régulièrement au sommaire des magazines qui n'ont rien à voir avec la littérature, mais beaucoup avec les flux de l'argent. En moyenne J. K. Rowling parvient à vendre entre 5 à 10 millions d'exemplaires de chaque roman qu'elle a écrit et elle a culminé avec la série des Harry Potter dont le triomphe économique a été consolidé par la prise en charge de ses œuvres par l'industrie du cinéma avec ce que cela suppose de produits dérivés et autres opérations spéciales. A quarante ans cependant,la romancière qui écrit depuis l'âge de six ans - son premier essai s'intitulait Le lapin - peut se réclamer d'une longue expérience. L'univers qu'elle a créé mixe un certain nombre de référents littéraires et le premier d'entre eux est Lewis Carol et son inégalable Alice au pays des merveilles, tout comme il renvoie à la facture classique de Charles Perrault, des frères Grimm et du grand prosateur nordique Andersen. Pour autant,tous ces auteurs rassemblés, avec le poids considérable de ce qu'ils ont écrit, l'addition de leurs formidables personnalités, n'atteignent pas au rentissement de l'œuvre de J. K. Rowling, accompli en très peu d'années. Cela ne diminue évidemment pas les qualités de la romancière, mais il n'y a pas de comparaison possible entre Alice au pays des merveilles et Harry Potter. Le personnage de J. K. Rowling est dépourvu par exemple de cette ambiguité qui fait que le personnage d'Alice autorise des lectures au second degré et sent le souffre à certains égards. Harry Potter, tout en étant serti dans le halo de la magie, du fantastique, est exemplaire de la rectitude qu'on retrouve, chez les héros positifs qu'avait si bien construit un Charles Dickens. Il faut pourtant parvenir à expliquer pourquoi un personnage si structuré dans la normalité que l'est Harry Potter a pu séduire à répétition des centaines de millions de jeunes lecteurs et de jeunes spectateurs à travers le monde. Assez nettement, c'est la vertu qui gagne toujours dans la littérature de J.K. Rowling et cela souligne l'effet de contre-courant d'un personnage, Harry Potter, totalement décalé par rapport à la violence de notre époque, celle dont rendent compte si brutalement le cinéma, la télévision, mais aussi la littérature qui a résolu de décrire les malaises des sociétés. C'est en cela que J.K. Rowling, double phénomène littéraire et éditorial, pourrait valablement postuler au prix Nobel de sa discipline, la littérature, mais aussi à celui de la paix car ses romans ont réalisé cette performance de susciter le plus large consensus chez des centaines de millions d'individus dans le monde. J. K. Rowling est plus entendue à l'évidence que ne le sont les dirigeants de la planète. Elle n'est pourtant pas un maître du monde, mais une travailleuse particulièrement productrice de valeurs idéalistes. Elle pourrait être définie comme atypique, mais cela sonnerait faux si on ne relevait pas dans le caractère décalé de son oeuvre un positionnement tout de même politique car l'univers imaginé par J. K. Rowling, dans ses grandes lignes, est distant du monde réel et de ce fait il est un univers virtuel dans lequel la solution aux problèmes, aux conflits, se trouve dans l'intercesssion du magique. Cela équivaut à une fuite en avant, et la surprise est de voir que ce sont des centaines de millions de lecteurs qui, en plébiscitant J. K. Rowling, s'inscrivent dans cette distance. Harry Potter est le messager implicitement protestataire d'un rapport fortement décalé à la vie. Comprendre J. K. Rowling, son écrasante ascencion, c'est comprendre d'abord les raisons pour lesquelles une si imposante masse de lecteurs, majoritairement jeunes,célèbrent désormais J. K. Rowling comme l'icône d'un culte dédié à la vie virtuelle.

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