La situation politique du pays est critique, a déclaré hier à Tizi Ouzou le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS). «Le pays traverse une des périodes des plus creuses de son histoire, les Algériennes et les Algériens vivent dans un climat de nervosité, d'inquiétude et de désespoir. Le pays est bloqué et les institutions sont dans une morosité chronique. Le fonctionnement de l'Etat est réduit au rituel des auditions de ministres par le chef de l'Etat et au mouvement répétitif dans le corps des walis», a déploré Karim Tabbou, à l'ouverture de la réunion du conseil fédéral ordinaire du parti. La situation politique en crise Selon lui, quatre récentes décisions prises par le gouvernement suffisent pour décortiquer la situation du pays : l'empêchement des élus de prendre part à des rencontres officielles à l'étranger sans l'aval du ministère de l'Intérieur, les déplacements des enseignants à l'étranger soumis à autorisation, l'interdiction faite aux ambassadeurs de rencontrer les représentants de la société civile et enfin le projet de loi portant code communal approuvé en Conseil des ministres. A ce sujet, Tabbou dira : «Le nouveau code communal ligote les élus et fait de la commune un poste avancé du pouvoir.» C'est parce que la situation du pays est délicate que «les forces du changement sont interpellées pour réfléchir et entreprendre des initiatives politiques nouvelles et porteuses d'espoir», ajoute le numéro deux du FFS. C'est dans cet esprit, ajoutera-t-il, que le FFS a lancé l'idée d'organiser une conférence nationale d'évaluation. Revenant à l'objet de cette réunion d'évaluation, le premier secrétaire national du FFS précisera : «Il s'agit de passer au crible notre action et nos choix des vingt dernières années. Certains ont des partis pour avoir des maires et des députés, des ministres et des subventions, des milices et faire des affaires, les plus cocasses sont ceux qui se prétendent de surcroît opposants. Posons-nous maintenant à nous-mêmes la question : à quoi a servi le parti durant les 20 dernières années? Quel est le bilan de notre action locale ? Quel bilan tirons-nous de notre action parlementaire ? Et plus globalement, avons-nous atteint nos objectifs ? Avons-nous réussi à réaliser une implantation nationale ? Quel bilan pouvons-nous avancer en termes de recrutement, de structuration du parti, de circulation des élites ?»