Les actions pour la campagne de sensibilisation, lancée à l'occasion du mois d'octobre, un mois de lutte contre le cancer, par les différentes associations de malades et de médecins pour le dépistage et le diagnostic précoce du cancer du sein se multiplient. Les ravages causés par cette maladie poussent ainsi les professionnels de la santé et les associations de malades à mieux sensibiliser et informer pour mieux l'appréhender. Une journée parlementaire est prévue pour demain au niveau de l'Assemblée nationale afin de sensibiliser les élus sur la maladie. L'objectif aujourd'hui est de renverser la tendance. 9000 cas de cancer du sein dont l'âge moyen est de 45 ans ont été détectés au courant de l'année 2009. La prise en charge reste encore très insuffisante. 80% des patientes subissent la chirurgie et un cinquième développe des métastases. Le coût de la prise en charge revient selon les spécialistes à 300 000 DA, lorsque le cancer est au stade précoce et il est de 6 millions de dinars quand il est au stade final. En ce moment, la chaîne de traitement connaît une sérieuse perturbation en l'occurrence la chimiothérapie et la radiothérapie, d'où la nécessité d'un diagnostic précoce et une prise en charge précoce qui nécessitera peut-être juste une chirurgie, a tenu à souligner le Dr Moussei, oncologue au Centre Pierre et Marie Curie. Elle estime qu'il est urgent d'insister sur le diagnostic précoce à travers un dépistage organisé ou simplement l'examen du sein qui fait partie de l'examen clinique par le médecin (gynécologue, cardiologue, pneumologue etc). «A ce moment là, la prise en charge sera précoce et nous avons une meilleure espérance de vie. Il faut savoir, nous a-t-elle expliqué, que lorsque la tumeur est au stade I (1 et 3 cm), l'espérance de vie de la patiente varie entre 85 et 86% alors qu'au stade IIII, la tumeur est au niveau de plusieurs localisation (métastases), l'espérance de vie est inférieure à 5%. Malheureusement, 75% des patientes arrivent au stade 3 et 4», signale-t-elle. «Outre le manque d'information, les patientes n'arrivent pas facilement à réaliser tous les examens nécessaires (mammographie, échographie, biopsie, etc) un parcours toujours pas facile pour elle, et lorsque la prise en charge s'impose, il n'est pas toujours évident de faire les choses correctement. Le manque de spécialistes dans certaines régions du pays fait que la situation se complique pour elles», a-t-elle ajouté en insistant sur l'importance du dépistage à partir de 40 ans pour pouvoir prendre le maximum de malades le plus tôt possible. «Il faut que les femmes comprennent que les petites tumeurs diagnostiquées précocement peuvent être traitées par la chirurgie, plus au moins par la radiothérapie. Ce qui évitera les longues séances de chimiothérapie, et radiothérapie et moins de frais. », a-t-elle indiqué en signalant que le dépistage doit être fait par des radiologues spécialisés. Le Dr Moussei appelle les femmes à consulter au moindre suspect d'une masse au niveau du sein. «On peut guérir d'un cancer du sein sachant que 99% des tumeurs sont bénignes», a-t-elle précisé.