Les banques ne semblent pas disposées à accompagner les investisseurs dans le développement de la filière de matériaux de construction. Une journée d'étude sur l'industrie des matériaux de construction a été organisée mercredi dernier à la maison de la culture Ali-Zâamoum de Bouira par la direction de wilaya de la PME/PMI. Cette rencontre, dont l'objectif est de sensibiliser et accompagner les entreprises pour qu'elles soient efficaces et performantes, a donné l'occasion aux opérateurs économiques présents d'exprimer leurs préoccupations.Les Chinois étaient les premiers à ouvrir le débat en évoquant les retards mis dans la délivrance d'acte de propriété. Une représentante de cette entreprise étrangère, spécialisée dans la menuiserie en aluminium et en bois, a indiqué à cette occasion qu'elle attend depuis deux ans ce document administratif nécessaire. Lui succédant, un autre entrepreneur demande, lui, à ce que sa société soit alimentée en gaz naturel, alors qu'un de ses homologues a interpellé les autorités sur les contraintes bureaucratiques qu'il rencontre avec la banque. Depuis plus de six mois, selon lui, son dossier attendait encore à ce qu'il soit traité par la BNA. Sur un autre volet, un responsable d'une unité de fabrication de carrelage, sise à M'chedallah, se plaint de l'insuffisance dans la production du ciment. D'après le même intervenant, la quantité de ce matériau de construction, que lui fournit la cimenterie de Sour El Ghozlane, est passée de 200 tonnes/mois à 20 tonnes/mois, soit une diminution de 90%. Cette énorme réduction a fait que l'entreprise fonctionne au ralenti. L'unité d'Aomar produisant la brique rouge n'arrive pas elle aussi à satisfaire le marché local en la matière. Cet état de fait incitera à l'avenir les autorités concernées à agir de sorte à encourager de nouveaux investissements dans la filière. Dans le domaine de l'industrie des matériaux de construction, objet de la rencontre, beaucoup d'intervenants, notamment des entrepreneurs, ont mis l'accent sur plusieurs contraintes et anomalies entravant sérieusement le secteur. D'abord les banques qui ne semblent nullement disposées à accompagner des investisseurs dans le développement de la filière de matériaux de construction, ensuite, la cherté des matériaux, à l'instar du ciment et de l'acier, dont les prix ne cessent de grimper, ainsi que le programme de la mise à niveau des PME/PMI. D'après des intervenants, cela constitue un véritable obstacle dans la mesure où les pouvoirs publics tournent le dos aux entreprises. Aussi, la bureaucratie et les contraintes qui rongent aujourd'hui le secteur de l'investissement à Bouira, contraste, d'une manière flagrante, avec les dispositifs et les chiffres que les pouvoirs publics ne cessent d'avancer comme un grand exploit dans ce domaine. En réponse à différentes questions, le wali de Bouira a reconnu des blocages administratifs et a appelé les entreprises opérant dans le secteur du bâtiment à investir dans les matériaux de construction. Cela mettrait fin à la pénurie et au manque de ces produits dont souffrent pas mal de projets à travers la wilaya, dira-t-il. En somme, plusieurs organismes, comme le FGAR (Fonds de Garantie des Crédits aux PME et l'ANDI (Agence Nationale de Développement de l'Investissement), ont insisté pour expliquer les différentes modalités quant à la nécessité de créer des entreprises en ce sens et à mieux investir.Dans ce contexte, la wilaya de Bouira recèle d'importantes potentialités, lorsqu'on sait qu'à travers son territoire, il existe 25 unités de production d'agrégats et de sables concassés, 02 unités de plâtre, en plus de la cimenterie de Sour El Ghozlane, qui alimente 10 wilayas du centre, outre l'unité de production de la brique rouge en activité dans la commune d'Aomar.